Par
Thomas Bernard
Publié le
4 juil. 2025 à 18h24
Depuis plusieurs semaines, deux candidats veulent représenter la droite nantaise pour les prochaines élections municipales 2026 : Julien Bainvel et Foulques Chombart de Lauwe. Les deux conseillers municipaux d’opposition ont été auditionnés par le bureau départemental du parti Les Républicains.
L’instance locale devra ensuite transmettre le nom du candidat à la Commission nationale d’investiture (CNI) du parti présidé par Bruno Retailleau. Une commission qui se réunira le mardi 8 juillet.
Dans nos colonnes, Julien Bainvel a fait part de sa confiance quant à sa nomination. A contrario, Foulques Chombart de Lauwe réclame une consultation des adhérents LR, en s’appuyant sur l’article 40 des statuts des Républicains qui stipule que la CNI est compétente pour « attribuer, après consultation des adhérents concernés, les investitures ou le soutien du Mouvement aux élections municipales dans les communes de plus de 30 000 habitants et les chefs-lieux de département ».
Celui qui a annoncé sa candidature en octobre 2023, s’est livré à actu Nantes. Foulques Chombart de Lauwe a évoqué la méthode de désignation, sa ligne politique et ses divergences avec Julien Bainvel.
« Pour gagner une élection il faut faire des additions »
Actu : Comment s’est déroulée votre audition auprès du bureau départemental du parti des Républicains ?
Foulques Chombart de Lauwe : D’autant que je peux en juger, bien. C’était une bonne chose que les deux candidats qui prétendent au chef de filât puissent être entendus. J’étais heureux de pouvoir exposer avec calme et conviction les raisons de mon combat. Je n’en connais pas l’issue. On a abordé plusieurs questions et j’ai insisté sur la question de la ligne politique. Avec Julien (Bainvel, NDLR), nous n’avons pas tout à fait la même stratégie ni la même ligne politique. Je pense proposer, pour notre famille politique, une campagne qui puisse assumer un bloc de droite qui s’assume, et qui s’allie avec un centre assumé représenté par Sarah El-Haïry. Il faut que les couleurs soient claires, pour toucher un spectre de Nantais le plus large possible : qui va de la droite au centre. Et pas avoir une sorte de gloubi-boulga (sic) centriste qui ne semble pas être suffisant pour gagner. J’ai également rappelé l’urgence de l’organisation d’une consultation des militants qui est prévue par nos statuts.
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Vous parlez de ligne politique et d’un large rassemblement allant de la droite au centre. Quelle est votre méthode pour rassembler un large spectre de Nantais ?
FCDL : Pour gagner une élection il faut faire des additions. Si vous avez deux candidats centristes, ça ne fait pas d’additions. On a déjà Sarah El-Haïry, mais aussi Guillaume Richard qui incarnent le centre-droit avec lequel on va travailler. Si le candidat de la droite est un peu obsédé par la conquête du centre gauche, en fait ils sont tous sur le même spectre donc c’est une erreur. Ma méthode, c’est d’assumer d’être un leader incarné à droite, qui sait travailler et négocier avec des gens qui sont plus au centre en l’occurrence Sarah El-Haïry et Guillaume Richard. Je pense que c’est ce trio qui permettra de toucher un Nantais sur deux et de les convaincre, y compris d’ailleurs des déçus de la majorité actuelle.
« Pas de légitimité si les adhérents ne sont pas consultés »
Depuis le début de votre campagne vous réclamez une primaire, ou a minima une consultation des adhérents de votre parti. Julien Bainvel a indiqué qu’il n’y était pas favorable. Qu’en pensez-vous ?
FCDL : J’ai proposé une primaire ouverte à l’ensemble de nos familles politiques, ça a été refusé. J’ai proposé une primaire fermée réservée au LR, il a refusé. Là, je propose une consultation des adhérents qui est obligatoire de par nos statuts, il refuse. Un militant a proposé un débat à huis clos entre nous deux, il a refusé. Je ne comprends pas. Qui a peur de la voix des adhérents ? Il n’y aura pas de légitimité si les adhérents ne sont pas consultés. Celui qui sera choisi par les adhérents sera puissamment investi. À Nantes, on a un candidat qui refuse toutes les modalités qui permettraient de donner la voix aux adhérents. Je considère que c’est antidémocratique, c’est pour cela que je me bats. Le candidat de l’entre-soi perdra, c’est sûr.
Si les adhérents ne sont pas consultés et que la CNI investisse Julien Bainvel, continuerez-vous à faire campagne ?
FCDL : Mon intention c’est de continuer. Je poserai la question aux militants de mon mouvement Infiniment Nantes. On fera un sondage pour consulter nos potentiels partenaires naturels que sont : le Modem, Horizons et pourquoi pas certains de Renaissance s’ils adhèrent à notre socle d’idées pour que tous ces gens-là se rendent compte que la dynamique de la droite est chez nous. Mais ce n’est pas la bonne option. On a la consultation qui nous permet d’avoir un candidat légitime et d’éviter une guerre des chefs. Aujourd’hui, il y a deux candidats qui prétendent à l’investiture, c’est naturel, ce n’est pas un problème ça s’appelle la démocratie. Les statuts sont faits pour créer de l’apaisement. Si la procédure n’est pas respectée, on s’engage dans autre chose. Je ne vois pas de raison pour que la CNI refuse et que le président de notre mouvement refuse l’organisation d’une consultation.
Si ces divisions persistent au-delà de l’été cela offre un boulevard à la gauche nantaise…
FCDL : C’est sûr que ça ne nous renforce pas. Partir avec le mauvais cheval c’est aussi l’échec assuré. J’estime être le bon cheval, je me bats. Il y a une manière apaisée pour le faire, c’est la consultation. Ce n’est pas à moi de décider, ni à Julien, ce sont aux adhérents. Si on n’est pas capable de convaincre les adhérents, on ne convaincra jamais les Nantais. Donc s’il (Julien Bainvel, N.D.L.R) a peur des adhérents, qu’il ne se présente pas devant les Nantais.
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