Par

Maréva Laville

Publié le

4 juil. 2025 à 18h32

Moisissures dans les cellules, cafards, rats, pannes de chasses d’eau, sanitaires sans porte, surpopulation carcérale… Ceci n’est qu’une poignée des faits relevés par le contrôleur général des prisons au sujet de la maison d’arrêt de Seysses, près de Toulouse. Une nouvelle fois, il a tiré la sonnette d’alarme concernant les conditions de détention dans cette prison située au sud de la Ville rose.

« La situation est connue de l’administration pénitentiaire, mais sa gravité semble diluée dans un contexte régional particulièrement tendu de pression carcérale. Les autorités compétentes, judiciaires notamment, en sont régulièrement alertées, sans que l’augmentation du nombre des incarcérations et de leur durée ne les conduisent à modifier leur politique pénale », dénonce le rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL).

Cliquez ici pour visualiser le contenu

Une prison surpeuplée, notamment de femmes

La prison de Seysses compte 743 places. Mais les six contrôleurs qui l’ont visité en avril 2025 ont dénombré 1 396 détenus, dont 30% dorment sur un matelas sur le sol. Depuis la dernière visite, quatre ans plus tôt, la surpopulation s’est notamment aggravée dans le quartier des femmes.

Lors d’une visite au printemps 2021, un nombre important de « dysfonctionnements graves » avaient déjà été listés au centre pénitentiaire de Toulouse-Seysses, tout comme lors de la précédente en 2017.

Dans ses « recommandations urgentes » rendues publiques et adressées au garde des Sceaux et à la ministre du Travail, le contrôleur général plaide pour que « la prévention et la lutte contre la violence entre personnes détenues [soit] une priorité, dans un contexte de surpopulation devenue insoutenable ».

Vidéos : en ce moment sur ActuLes aménagements de peines insuffisants, après la polémique des massages

En outre, le contrôleur général des prisons juge insuffisants les aménagements de peines, le temps passé hors de la cellule, les temps de formation, d’activité sportives. Il déplore la décision du ministre de la Justice d’arrêter toutes les « activités ludiques » en prison qui ne concernent pas l’éducation, la langue française ou le sport, après « une rumeur de massages prodigués aux détenus » à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses. Une décision ministérielle qui a été annulée partiellement par le Conseil d’État.

En 2022, la justice administrative avait ordonné à l’État d’y améliorer les conditions de détention, jugées « indignes » et dénoncées par des avocats et l‘Observatoire international des prisons (OIP).

Avec AFP

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.