« N’écoutez pas celles et ceux qui déversent leur haine dans certains organes de presse », lance, ce matin du 17 juin 2025 le maire de Marseille, Benoît Payan, devant une centaine de policiers municipaux rassemblés au garde à vous pour une cérémonie au Pharo. En aparté, l’édile évoque « un véritable système de déstabilisation » de sa police. « Il y a tout ce qu’on a pu lire, dans une certaine presse, mais aussi des choses vraiment pas belles à voir », poursuit le maire, qui prévient : « Dans quelques semaines, ça va s’arrêter ».

De l’autre côté du Vieux-Port, à l’hôtel de police de l’Évêché, des enquêteurs de la Division de la criminalité territoriale (DCT) ont hérité d’un dossier très sensible. Une barbouzerie mêlant faux agents secrets, vraie loge maçonnique et soupçons de coup monté à l’approche des élections, qui préoccupe jusqu’au sommet de l’Etat. Moins d’un mois plus tôt, la directrice de la police municipale a été la cible d’une opération de déstabilisation digne d’un mauvais film d’espionnage.

« Momo des RT », l’agent un peu trop bien renseigné

Tout commence le 22 mai 2025, lorsqu’un homme se présente au siège de la police municipale de Marseille et demande à rencontrer la directrice, Céline Lefléfian, une ex-officier de gendarmerie nommée en février 2023 par le maire de Marseille. L’homme dit être un agent du renseignement territorial. Lorsque la patronne de la PM le rejoint, elle tique.