Quarante ans après Mikhaïl Gorbatchev en URSS et à moins d’un an des municipales, le collectif écolo-citoyen Vaï, qui rassemble des élus écologistes, des militants et des membres de la société civile, lance l’opération « Glasnost ». Et revendique la référence à la politique de l’ex premier secrétaire général de l’Union soviétique.

« Glasnost signifie en russe ‘transparence’, rappelle Dominique Ruis, nouveau venu en politique. Nous voulons faire des Marseillais non plus des sujets locaux, mais des citoyens à part entière. »

« S’attaquer aux urgences qui gangrènent notre ville »

En ligne de mire ? « Le système G : Gaston (Defferre), Guérini, Gaudin, l’héritage clientéliste qu’on veut faire sauter », désigne Corinne Iehl, ex-conseillère métropolitaine (DVG) à Lyon. À ses côtés, Sébastien Barles, l’un des chefs de file de Vaï, également adjoint au maire Benoît Payan, renchérit : « En 2020, nous avons fait sauter le verrou politique (avec la victoire du Printemps marseillais, NDLR), mais il reste le verrou administratif, avec le pouvoir de FO à la mairie, et le verrou démocratique. » « Pour s’attaquer enfin aux urgences qui gangrènent notre ville », le collectif lance donc cette semaine un « grand diagnostic citoyen et territorial » qui viendra « enrichir les dix premières mesures basculantes » présentées le 23 juin.

De là à imaginer un scénario aux municipales contre le Printemps marseillais ? L’adjoint de Benoît Payan, suspendu le 25 juin « à titre conservatoire » par le bureau national d’EELV pour avoir rejoint le collectif Vaï et ainsi affiché son souhait de s’impliquer de façon autonome aux municipales, se garde bien de dévoiler sa stratégie. « Aujourd’hui, c’est le travail programmatique qui doit primer, pas les alliances », sourit-il, avant de préciser : « Nous ne rencontrerons pas les organisations politiques avant octobre. »