Il y a comme une chouette qui plane ce vendredi 4 juillet sur le palais de justice de Marseille : une chevêche d’Athéna, boule de plumes qui tient presque dans le poing et victime principale dans le dossier examiné par le tribunal correctionnel. Un promoteur et un bureau d’études y sont jugés pour «destruction illicite de l’habitat d’une espèce animale non domestique», en l’occurrence une vieille bâtisse rasée pour les besoins d’un projet immobilier où un couple de chevêches avait élu domicile.

C’est parce que les infractions du genre sont «malheureusement très courantes» et que «les professionnels savent que le risque pénal est limité», déplore le procureur de la République Michel Sastre, que ses réquisitions doivent servir de «message» : pour le promoteur, il a réclamé 15 000 euros d’amende à titre personnel et 30 000 euros (dont la moitié avec sursis) pour sa SCI. Et encore 8 000 euros pour le gérant du bureau d’études, jugé pour complicité, auxquels s’ajoutent 15 000 euros pour la SARL Ecotonia.

Tout démarre en 2020 lorsqu’un permis de construire vient s’accrocher à un terrain de Château-Gombert, dans le 13e arrondissement de Marseille. Sur ce site en friche de 900 mètres carrés, la SCI «Les Lodges