« En 1997, on a organisé la grande manif contre le congrès de Jean-Marie Le Pen, on était 50 000 dans toute la ville », se souvient Ali Rastegar, porte-parole du collectif Justice et Libertés, qui organise la mobilisation. Aujourd’hui, samedi 12 avril, ils ne sont qu’une petite centaine, réunie place Kléber à Strasbourg, pour défendre l’État de droit et la justice, ciblés par des attaques de l’extrême droite depuis la condamnation de Marine Le Pen.

La manifestation aura sans doute pâti des deux autres rassemblements prévus à Strasbourg, en même temps : 250 personnes contre la « répression » des rave-partys et 380 défenseurs de la Palestine.

Des inquiétudes mais une confiance en la justice

Dans ce rassemblement statique, se trouvent des militants de partis politiques, des élus de gauche et de simples citoyens. « Je suis venu parce que je trouvais que ça touche un symbole fort de notre démocratie, le fait de nier la justice. Je suis très inquiet », raconte Nicolas, 25 ans, développeur web. Derrière lui, Marie, 49 ans et enseignante, est venue avec son fils adolescent : « Le Rassemblement national est à nos portes, il retourne la situation , c’est terrifiant. » Emmanuel Fernandes, député LFI de la 2e circonscription du Bas-Rhin, a pris le micro : « Marine Le Pen a la tête basse et les mains sales ! La gauche, le camp des progrès humains, de la lutte contre les discriminations, ne laissera pas faire ! »

Un couple de retraités a pris le tram depuis Ostwald pour défendre l’indépendance de la justice : « Marine Le Pen met en cause les fondements de la démocratie et de la liberté. Elle et son parti ont détourné quatre millions d’euros… Elle mérite cette condamnation. Elle va faire appel mais nous avons confiance en la justice. »

Une soixantaine de personnes à Mulhouse

À Mulhouse, ils étaient une petite soixantaine ce samedi 12 avril à répondre au même appel national pour la défense de l’État de droit. Des représentants des Ecologistes, du PS, de Place Publique, du PCF, de la Ligue des droits de l’homme, de la CGT, ou encore de SOS Racisme, se sont retrouvés place des Victoires à Mulhouse. Dans un communiqué, Gérard Moine, représentant la section locale de la Ligue des droits de l’homme, a rappelé que « Garantie d’impartialité, de traitement égal devant la loi et de refus de la violence dans les relations, l’État de droit – indissociable d’une démocratie effective et de la protection des droits humains – résonne avec nos convictions. Celles qui nous animent lorsque nous refusons les injustices sociales et environnementales, les racismes, l’antisémitisme, la xénophobie, le sexisme, les LGBTphobies et toutes les idéologies qui visent à faire primer l’exploitation, l’oppression, les haines et les peurs sur le respect de toutes et de tous ».