Les images, dévoilées ce vendredi 4 juillet par la presse britannique, sont chaotiques. Des gendarmes français ont éventré avec des couteaux des canots pneumatiques bondés d’hommes, de femmes et d’enfants sur la plage de Saint-Etienne au Mont, au sud de Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais. Une centaine de migrants venaient de prendre la mer, en direction du Royaume-Uni, relatent nos confrères de la BBC, présents lors des faits. Sur la plage, un groupe de gendarmes étaient restés immobiles, expliquant qu’ils n’étaient pas en mesure d’intervenir, faute d’un danger imminent pour les personnes à bord.
Mais à quelques mètres du rivage, l’embarcation, chahutée par de puissantes vagues, aurait commencé à montrer des signes de détresse. Des dizaines d’autres personnes, équipées de gilets de sauvetage orange, ont alors tenté de monter elles aussi à son bord, risquant de faire chavirer le navire, comme on peut le voir sur la vidéo du média public britannique. Des passagers se sont alors mis à crier. De manière très inhabituelle, les policiers français présents ont alors décidé d’intervenir.
La vidéo les montre en train d’enlever leurs gilets pare-balles, déposer leurs équipements dans la voiture, sortir un petit couteau et se précipiter à l’eau. Une fois à proximité du canot, un policier l’a alors éventré, afin d’empêcher les candidats à l’asile britannique de poursuivre leur route. Tous ont pu regagner la plage après avoir vainement tenté de protester.
Le bateau a été tiré jusqu’à la plage par les policiers pendant que les personnes débarquées se sont enfuies vers les dunes pour tenter de reprendre un bus à destination des camps de migrants situés plus au nord, rapporte la BBC. Le 13 juin dernier, relatait TF1 Info, les policiers français avaient procédé à l’interception d’une embarcation qui avait à peine entamé sa traversée, sur la plage de Gravelines. Une opération documentée pareillement documentée par la presse britannique.
Contacté, le ministère de l’Intérieur n’a pas souhaité faire de commentaire et s’est contenté de nous renvoyer vers la préfecture du Pas-de-Calais. Laquelle a confirmé auprès de Libération la tenue de cette opération, le 4 juillet vers 8h30. Détectant «un danger immédiat» pour les passagers du canot, «un esquif d’évidence très fragile», la préfecture assure que les six militaires sont intervenus «en proportionnant la réponse» afin «d’éviter la prise de risque aux passagers». «Aucune personne n’a été blessée ou n’a nécessité une prise en charge par les secours», assure encore la préfecture.
Côté Britanniques, le porte-parole officiel du Premier ministre a salué l’action des policiers, qui constitue selon lui un «moment significatif». «Nous voulons voir des mesures plus fermes, c’est précisément l’objectif de notre travail. Ce que vous avez vu en est le résultat», a-t-il déclaré.