Une habitante de Marsillargues (Hérault) souhaitait vendre rapidement la maison de son grand-père de 87 ans dans le quartier des Sept Deniers, à Toulouse, pour éponger ses dettes et financer la résidence médicalisée où le retraité est contraint de vivre depuis 2024. Problème : la mairie a fait valoir son droit de préemption et entend récupérer le bien à un prix bien inférieur à celui estimé.

Si le juge de l’expropriation a rendu une décision en la faveur de la petite-fille le 8 avril dernier, la Ville a finalement fait appel le 19 mai, rapporte La Dépêche du Midi.

Une situation problématique

La municipalité voudrait acquérir cette maison afin de créer un passage pour piétons et vélos entre la place Job et la future station de métro des Sept Deniers. Il y a un an, elle a donc fait valoir son droit de préemption et a proposé 468.000 euros. Sauf que la petite-fille rejette la procédure, sur le fond comme sur la forme. Depuis le départ, elle ne souhaite pas que cette maison, dans laquelle elle a de nombreux souvenirs, soit rasée, expliquait-elle à nos confrères il y a un an.

Du reste, un particulier avait proposé plus de 550.000 euros pour récupérer la demeure. Le service du Domaine aurait de son côté estimé le bien à plus de 600.000 euros. Une somme sur laquelle elle comptait, alors que l’octogénaire a des dettes de 55.000 euros.

Des délais inquiétants

La petite-fille se sent prise au piège, d’autant qu’elle a dû à son tour s’endetter en frais d’avocat et dépenses liées à la résidence médicalisée. L’appel interjeté pourrait encore retarder la vente de deux ans, alors même que le juge a estimé, le 8 avril, que la valeur vénale du bien était très largement au-dessus du prix proposé par la municipalité.

Dans l’espoir de faire bouger les choses, elle a envoyé une lettre à Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, à Olivier Arsac, maire du quartier, et au président de la République. Contactée, la mairie a simplement déclaré que « la procédure engagée au titre du droit de préemption suit son cours ». Elle s’était précédemment engagée pour que les délais ne pénalisent pas la prise en charge du grand-père.