Par
Thomas Martin
Publié le
5 juil. 2025 à 6h14
Alerte rouge sur les Vélib à Paris. Avec quelque 640 vélos qui disparaissent chaque semaine de ses radars, l’Agemob, organisme public qui gère les vélos partagés en région parisienne, tire la sonnette d’alarme concernant un niveau de vandalisme « trois fois supérieur » à la normale.
3 000 vélos manquent à l’appel
« Ce ne sont que quelques centaines de fraudeurs, mais ça suffit à mettre le système en l’air », s’est inquiété jeudi auprès de l’AFP Sylvain Raifaud, président de l’Agemob. « En ce moment, il nous manque 3 000 vélos » sur un parc qui doit en principe compter 20 000 Vélib’ en circulation, 40% d’électriques et 60% de mécaniques, chiffre-t-il.
« Le phénomène de vandalisme a toujours existé, mais il était relativement contenu » jusqu’à présent. Or « là, on est sur une alerte, puisque le nombre de vélos abandonnés est trois fois supérieur à l’ordinaire (…) depuis un mois » : 640 par semaine, contre 230 habituellement, selon lui.
Comment est-ce possible ? « Des personnes secouent les vélos jusqu’à ce qu’ils se décrochent et puis ils partent avec », indique M. Raifaud. Les engins, qui se bloquent automatiquement après 24 heures, sont alors abandonnées. Problème, « on ne sait pas où sont les vélos, ils n’ont pas de puce GPS », déplore le président de l’organisme.
Et si « 16 personnes supplémentaires ont été embauchées pour aller chercher les Vélib’ » par Smovengo, l’exploitant (depuis 2018) de ce service public, la marge de manœuvre reste limitée pour l’Agemob, qui n’a pas de moyens d’identifier ou de sanctionner les auteurs, puisqu’ils contournent le système.
Vidéos : en ce moment sur ActuDes vélos disponibles beaucoup plus « fatigués »
Afin de « couper le robinet du vandalisme », l’organisme a « besoin des communes, des polices (…) pour mieux surveiller les stations », et des usagers « pour signaler » les vélos égarés, plaide le dirigeant.
Pourquoi cette augmentation ? « On ne sait pas », avoue-t-il, se demandant s’il existe « un tuto qui circule (sur) comment débloquer un vélo gratuitement », et estimant qu’il s’agit sûrement d’ »actions un peu coordonnées. »
Cliquez ici pour visualiser le contenu
Pour lui, ce trou dans la flotte entraîne l’usure des vélos restants, qui mécontente les utilisateurs. « Les vélos qui sont disponibles sont beaucoup plus utilisés, beaucoup plus fatigués », notamment les engins électriques, davantage demandés et dont les batteries « n’ont pas le temps de recharger ».
« C’est ce qui fait que vous avez des stations entières (…) (avec) des vélos qui ne sont pas utilisables », et que « les usagers sont extrêmement frustrés », estime le président de l’Agemob.
Le service est de plus en plus sollicité : en mai dernier, Vélib’ a enregistré 16% de courses en plus qu’en mai 2024.
Avec AFP
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.