Par
Lisa Rodrigues
Publié le
5 juil. 2025 à 7h32
Le SMMAG (Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise), ce sont 90,6 millions de voyages réalisés en 2024, 1 427 kilomètres cumulés de lignes de transports et trois collectivités desservies : Grenoble-Alpes Métropole, la communauté de communes du Grésivaudan et le Pays Voironnais.
Alors que le mandat du bureau actuel touche à sa fin, le SMMAG a présenté son bilan depuis 2020, marqué par de grands bouleversements pour le réseau de mobilités du bassin de vie grenoblois. Et d’en profiter pour esquisser les principaux changements à venir dans les transports sur les prochaines années.
« Un exemple de coopération inégalé »
Côté réalisations, il y a forcément la création du réseau unique de transports en commun, MRéso, la tarification unique sur tout le réseau depuis le Voironnais jusqu’au Grésivaudan, ou le développement du vélo et du covoiturage.
Le tout, sur une aire géographique de 123 communes pour un peu plus de 640 000 habitants, chiffre Sylvain Laval, président du SMMAG. « C’est un exemple de coopération inégalé en France. Il me semble difficile de faire mieux en matière d’offre de transport collectif. »
Pour ce qui est des investissements, on peut noter l’extension récente de la ligne de tram D ou le renouvellement de la flotte de véhicules de transports urbains. « Ce mandat, c’est aussi l’achat de 78 nouveaux bus à faibles émissions et le lancement d’une opération de renouvellement des 53 anciennes rames de tramway par de nouvelles rames de grande capacité », poursuit Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole.
Le renouvellement des tramways est chiffré à plus de 218 millions d’euros. Ils ne devraient pas être mis en circulation avant 2028.
Les transports gratuits pour tous, c’est non
Il y a bien eu un petit mot sur le sempiternel débat sur la tarification des transports en commun. Plusieurs élus, comme encore récemment Éric Piolle, plaidant pour la gratuité des transports comme à Montpellier ou Dunkerque. Une option balayée par le SMMAG.
« Il va falloir nous expliquer comment, avec deux euros sur un même titre pour faire tous ses milliers de kilomètres, on a un réseau trop cher », tacle Sylvain Laval.
Ce n’est pas une non-tarification dans le centre urbain qui produit un report modal pour les habitants des périphéries. Toute comparaison avec d’autres territoires n’a pas de sens : ce sont des périmètres plus petits, avec des niveaux de service plus faibles.
Sylvain Laval
Président du SMMAG
Et au syndicat de rappeler qu’une tarification solidaire est en vigueur avec, pour les plus modestes comme les étudiants boursiers, un abonnement mensuel à 2,50 euros. « Aujourd’hui, 36% des abonnements relèvent de la tarification solidaire », note Christophe Ferrari.
Concernant le Serm, « notre boulot est fait »
Le sujet du Serm (Service express régional métropolitain) a également été évoqué. Après l’annonce en début d’année 2025 du lancement des études, pas grand-chose n’a bougé. « C’est un objet flottant très identifié« , ironise Christophe Ferrari.
« L’ensemble des échanges que nous pouvons avoir avec SNCF Réseau n’est pas toujours très constructif, soupire Henri Baile, président de la communauté de communes du Grésivaudan. Il faut plus d’écoute, plus de fluidité, plus d’implication de la part de l’État et de SNCF Réseau. »
Car côté finances, les inquiétudes sont là. « Il y a un dérapage de l’État. D’une dizaine de Serm, aujourd’hui, on en est à 26 ou 27 projets, abonde Bruno Cattin, président du Pays Voironnais. Ça suppose un saupoudrage de l’État dans un contexte de finances particulièrement difficile. »
En tout cas, le SMMAG se dit prêt. « Notre boulot est fait, est même en avance par rapport à d’autres territoires, insiste Sylvain Laval. La balle est dans le camp de ceux qui doivent valider et coordonner ce dossier. » C’est-à-dire l’État, seule autorité compétente en matière d’investissement ferroviaire.
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