Lundi 24 juin s’est terminée la concertation sur les futures lignes de trambus T3 -Chantepie-Saint-Grégoire- et T4 -Saint-Jacques-Bruz. Verdict ? Le résultat sera connu à l’automne. Mais les débats demeurent vifs au sud et au nord de la capitale bretonne. Au point que, pour ces lignes, la Métropole a dû faire appel à la Commission nationale du débat public (CNDP).

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Le signe d’une impossibilité à faire émerger une concertation efficace localement ? Le recours à cette instance créée en 1995 fait en tout cas jaser sur les bords de l’Ille. « La CNDP a été saisie pour le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et le parc éolien en baie de Saint-Brieuc par exemple. Je ne vois pas la nécessité de faire appel à elle sur une question de trambus », lance Jean-Yves Guyot, adjoint délégué à « l’évaluation des politiques métropolitaines » à Saint-Grégoire.

De son côté, la Métropole indique avoir « anticipé le fait qu’une évaluation environnementale serait nécessaire et a donc fait le choix de saisir la CNDP de façon volontaire, pour mettre en œuvre la concertation réglementaire ». Elle permet notamment la présence de garants et a un rôle de conseil. « Tous les frais sont pris en charge par la CNDP », assure Rennes Métropole, qui a déjà fait appel à l’organisme pour la construction de la nouvelle station d’épuration de Bruz.

Des oppositions en série

Reste que le recours à cette instance nationale atteste de la difficulté de concertation sur le trambus, notamment dans la cité grégorienne. Le 19 mai, le conseil municipal s’est opposé au projet de la ligne T1, qui reliera la ZA Saint-Sulpice au nord-est de Rennes à Saint-Grégoire. Cette dernière y expose particulièrement ses craintes d’un engorgement dans le secteur Chesnay-Beauregard (qui relie Grand Quartier au centre Leclerc).

Elle pointe aussi le marketing autour du terme trambus en arguant que seule « 10 % de la voirie » à Saint-Grégoire serait en site propre. « On nous a vendu des bus à haut niveau de service. Mais, quand on regarde, les Chronostars de 2014 le sont déjà. La ligne C1 répond aux attentes des usagers. Ce qu’on nous vend, c’est juste un bus modernisé, proteste Jean-Yves Guyot. Est-ce qu’il faut mettre 56 M€ d’investissement sur la T1 ? » La Métropole rétorque, elle, que les usagers grégoriens gagneront huit minutes de temps de trajet.

Début sur le terminus

Autre point de crispation, la T4 à Bruz. L’opposition préconisait un terminus à la gare. La majorité est contre. Cela négligerait les habitants de l’est et du sud de la commune. À la place, deux autres solutions sont envisagées : un arrêt final au parc de la Herverie ou au rond-point du Vau-Gallard, plus proche du centre. Selon Ouest-France, le panel citoyen constitué de 19 habitants de Bruz, de Saint-Jacques et d’autres communes métropolitaines, a rejeté ces deux options. La première car elle « zapperait », elle aussi, les habitants du sud et de l’est. La seconde parce qu’elle engendrerait de lourds travaux et des nuisances dans le centre-ville.

Reste une alternative, à la Haie de Pan. Elle positionnerait le terminus à l’extrémité est de la commune. « Ce n’est pas une solution sur laquelle on a demandé au panel de travailler », commente Philippe Salmon, maire de Bruz. Un tel allongement impliquerait de lourds surcoûts sur une ligne dont le budget s’élève déjà à 80 millions d’euros. La plus coûteuse, avec la T3, des quatre futures lignes de trambus.