Né à Brisbane en 1984, Nic Berry est l’un des visages bien connus du monde de l’arbitrage international. Ancien joueur, il s’est fait une place parmi les meilleurs arbitres de la planète. Voici cinq choses à savoir sur cet Australien au parcours singulier qui sera au sifflet ce samedi matin pour le premier match des Bleus face à la Nouvelle-Zélande (9h05).

Un passage au Racing 92 avant de tout stopper

Avant d’utiliser son sifflet et de sortir les cartons, Nic Berry dégainait les passes vissées. L’Australien a connu une carrière de joueur professionnel en tant que demi de mêlée. Il a notamment évolué avec les Queensland Reds en Super Rugby, puis en Europe, au Racing 92 entre 2007 et 2012. Un passage chez les Franciliens où il a connu la montée en Top 14 de 2009 et où il a cotoyé des joueurs comme Sébastien Chabal, Andrew Mehrtens, Henry Chavancy ou Jonathan Wisniewski. « C’était un joueur très propre sur le terrain, sérieux et rigoureux en dehors », louait l’ancien ouvreur. Nic Berry a ensuite évolué aux London Wasps avant de stopper prématurément sa carrière en 2012, à seulement 28 ans, en raison de commotions cérébrales à répétition. Une décision lui ouvrant la voie de l’arbitrage.

Une rencontre de Top 14 et deux coupes du Monde

Depuis sa reconversion en 2015 Nic Berry a rapidement gravi les échelons pour devenir un arbitre international reconnu. Il a officié lors de deux Coupes du monde : celle de 2019 au Japon et celle de 2023 en France avec notamment le match pour la troisième place entre l’Angleterre et l’Argentine. En plus des grandes joutes internationales, il a également arbitré un match de Top 14. C’était sur la pelouse du stade Ernest-Wallon le 29 janvier 2023 entre Toulouse et Montpellier.

Toulouse avait battu Montpellier 23-9

Toulouse avait battu Montpellier 23-9
Icon Sport – Alexandre Dimou

Écosse – France 2024, un match polémique

Nic Berry s’est retrouvé au centre d’une vive controverse après le match Écosse – France du Tournoi des Six Nations 2024, sur la pelouse de Murrayfield. Alors que le temps réglementaire du match est terminé, le Chardon est mené de quatre points (16-20) et pousse pour arracher la victoire. Après plusieurs temps de jeu, Sam Skinner s’écroule dans l’en-but. L’Écossais semble aplatir mais l’arbitre australien demande la vidéo. Après de longues minutes, il refuse finalement l’essai. « Ma décision terrain est que le ballon est tenu en l’air », commente-t-il en direct. Une décision qui avait suscité de nombreuses réactions comme celle de Finn Russel : « La France s’en est sortie avec la victoire mais pour moi, il y avait essai à la fin. Ce n’est pas à moi de prendre cette décision, c’est à l’arbitre, c’est son boulot. » Les Bleus étaient passés près de la correctionnelle dans un début de Tournoi compliqué (défaite face à l’Irlande, match nul face à l’Italie).

Andrew Cole comme mentor

Nic Berry ne l’a jamais caché, c’est grâce à l’ancien arbitre international australien, Andrew Cole, qu’il a franchi le cap de l’arbitrage. Décédé en juillet 2022 à l’âge de 61 ans des suites d’un cancer, Cole a arbitré 31 tests internationaux et espérait voir son poulain dépasser ce nombre. Ce qu’a fait Nic Berry lors du Mondial 2023 après la rencontre entre l’Argentine et les Samoa à Saint-Étienne. Un moment émouvant pour l’arbitre de 41 ans. « Il a été là à chaque étape de mon parcours, avouait larmes aux yeux Berry dans le documentaire Whistleblowers, consacré aux arbitres du Mondial 2023. Lorsqu’il est tombé malade, je lui ai dit : « Si tu pars, je ne sais pas si je pourrai continuer à arbitrer ». Après la coupe du Monde, Nic Berry avait remis à la femme d’Andrew Cole sa médaille du mondial.

Une histoire tendue avec Rassie Erasmus

L’un des épisodes les plus médiatisés de la carrière de Nic Berry reste son conflit avec Rassie Erasmus, sélectionneur sud-africain. Après le premier test de la tournée des Lions britanniques en 2021 (perdu 17-22 par les Springboks), Erasmus a diffusé une vidéo de plus d’une heure, clairement à charge, critiquant toutes les décisions de Berry pendant la partie. Cette attaque publique avait conduit à une suspension du manager sud-africain. Et l’arbitre s’était ensuite exprimé : « Inutile de préciser que cette situation a été extrêmement difficile pour ma famille et moi », avait déclaré Berry dans un communiqué. « En tant qu’arbitre, je comprends que nos performances soient scrutées de près. Cependant, les attaques publiques contre mon intégrité et ma personnalité ne devraient pas être tolérées, quel que soit le lieu. À cause des agissements de M. Erasmus, ma famille et moi ne garderons que des souvenirs négatifs ».