Après six mois d’attente, le leasing social fait son grand retour en France. Le gouvernement vient d’officialiser cette mesure phare via un arrêté publié au Journal officiel le 20 juin 2025. Cette initiative, qui avait provoqué un véritable raz-de-marée commercial en 2024, retrouve sa place dans le paysage de la mobilité électrique française, mais avec quelques ajustements notables.
Cette nouvelle édition s’annonce différente de la précédente. Vous découvrirez des conditions revues à la baisse et des véhicules moins performants pour un tarif qui reste identique. Les enjeux sont considérables puisque cette aide gouvernementale pourrait à nouveau bouleverser le marché des voitures électriques en France.
Un budget de 369 millions d’euros pour 50 000 ménages
Le dispositif 2025 présente un cadre financier précis. L’État mobilise 369 millions d’euros pour accompagner exactement 50 000 ménages vers la mobilité électrique. Cette enveloppe représente une aide individuelle de 7 380 euros par dossier accepté, soit une diminution substantielle par rapport aux 13 000 euros accordés l’année précédente pour certains modèles comme la Citroën ë-C3.
Cette réduction s’explique par l’évolution du système de financement. Le leasing social s’appuie désormais sur les certificats d’économies d’énergie (CEE) plutôt que sur les fonds publics directs. Cette transition technique modifie l’architecture financière du dispositif tout en garantissant sa pérennité jusqu’en 2030. Les fournisseurs d’énergie deviennent ainsi les principaux contributeurs de cette aide à la mobilité électrique.
Des véhicules moins performants au même prix
La sélection des véhicules éligibles subit une transformation significative. Alors qu’en 2024, vous pouviez obtenir une Citroën ë-C3 avec 320 km d’autonomie pour 54 euros par mois, l’édition 2025 proposera vraisemblablement la version bridée de ce même modèle, limitée à 200 km d’autonomie et commercialisée sous la barre des 20 000 euros.
Du côté de Renault, la Renault 5 Five à moins de 25 000 euros devrait intégrer le programme. Cette version d’entrée de gamme offre 300 km d’autonomie et développe 95 chevaux. Vous constaterez que le rapport qualité-prix s’est dégradé : pour un loyer mensuel identique, voire légèrement supérieur aux 100 euros promis, vous obtiendrez des véhicules aux spécifications réduites.
- Citroën ë-C3 : autonomie réduite de 320 à 200 km
- Renault 5 Five : 300 km d’autonomie, 95 ch
- Loyer mensuel maintenu autour de 100 euros
- Durée minimale de location pouvant dépasser 3 ans
Nouvelles règles géographiques et critères d’éligibilité
L’organisation territoriale du dispositif évolue considérablement. La suppression des Zones à Faibles Émissions (ZFE) par la loi de simplification du 17 juin 2025 redessine la carte des bénéficiaires prioritaires. Le gouvernement maintient néanmoins un quota de 10 % des dossiers, désormais réservé aux habitants des « zones à enjeu de qualité de l’air ».
Cette nouvelle appellation remplace les anciennes ZFE, mais leur délimitation précise reste à définir. Les communes concernées et les critères de qualification de ces zones seront communiqués ultérieurement par les autorités compétentes. Cette incertitude géographique pourrait compliquer l’accès au dispositif pour certains demandeurs potentiels.
Les conditions d’éligibilité financière et familiale n’ont pas encore été dévoilées. Cette information cruciale déterminera pourtant l’accès de millions de foyers français à cette aide substantielle. L’absence de cumul avec le bonus écologique gouvernemental constitue l’une des rares certitudes actuelles concernant les modalités d’attribution.
Un succès programmé malgré les limitations
L’engouement de 2024 laisse présager une nouvelle ruée vers cette aide gouvernementale. Rappelons que 90 000 dossiers avaient été déposés en quelques semaines, obligeant l’État à doubler son enveloppe initiale pour satisfaire 50 000 demandes au lieu des 20 000 à 25 000 prévues.
Cette popularité s’explique par l’attractivité financière indéniable du dispositif. Malgré la réduction des aides individuelles, l’accès à une voiture électrique neuve pour 100 euros par mois reste exceptionnel sur le marché automobile français. Les constructeurs participants y trouvent également leur compte en écoulant leurs modèles d’entrée de gamme tout en respectant leurs objectifs d’électrification.
L’exclusion persistante des véhicules d’occasion constitue l’une des principales limites du programme. Cette restriction, déjà critiquée lors de la première édition, prive de nombreux ménages d’une alternative plus accessible et potentiellement plus adaptée à leurs besoins. Le marché de l’occasion électrique, en plein développement, aurait pu offrir davantage de choix aux bénéficiaires du leasing social.
Les premières ouvertures de commandes sont attendues dans les prochaines semaines. La rapidité sera de mise pour les candidats intéressés, compte tenu du succès annoncé et du nombre limité de places disponibles. Cette course contre la montre risque de se répéter chaque année jusqu’en 2030, date de fin programmée du dispositif.
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