Certes, Pedro Acosta peine à véritablement s’emballer pour ses performances cette année, néanmoins son week-end aux Pays-Bas figure parmi les plus réussis de sa première moitié de championnat. Avant un passage inattendu par l’hôpital ayant fait suite à une réaction allergique à une piqûre de guêpe dimanche après-midi, l’Espagnol a décroché une quatrième place qui égalait ses résultats du Mans et d’Aragón. Il s’est aussi rapproché de la septième place du championnat, qui n’est plus qu’à trois points à présent.

Dès les essais du vendredi, l’Espagnol figurait à une troisième position très encourageante pour la suite. Sur un circuit pourtant sur le papier peu favorable à la KTM, son objectif d’atteindre directement la Q2 était donc parfaitement rempli. Le lendemain, finalement qualifié neuvième, il n’affichait aucune surprise face à son recul, car il n’avait cessé d’alerter sur le fait que les Ducati aller « se réveiller » à partir de cette deuxième journée.

Acosta a aussi dû faire face à certaines difficultés lors du sprint, chose également plutôt récurrente le concernant. Gêné au départ mais surtout en délicatesse avec son pneu avant par la suite, l’Espagnol ne tirait pas vraiment de positif de cette courte épreuve dont il a passé la ligne d’arrivée en septième position.

« La course n’a pas été trop mauvaise, et mon rythme aussi jusqu’aux derniers tours », commentait-il alors, finalement classé neuvième, ce qu’il doit à une pénalité lui ayant fait perdre deux places après l’arrivée. « Il est vrai que l’on ne traverse pas notre meilleur moment. On n’est pas trop mal en qualifications, mais on reste encore un peu loin. Il faut qu’on continue à travailler et qu’on essaye de rivaliser avec le départ et les premiers virages des autres. C’est ce qui nous manque. »

Pedro Acosta, Red Bull KTM Factory Racing, Alex Marquez, Gresini Racing

Pedro Acosta s’est battu, entre autres, face à Álex Márquez.

Photo de : KTM Images

C’est finalement lors de la course principale qu’Acosta a véritablement exprimé son potentiel. Un départ réussi lui a permis de s’installer d’emblée dans une lutte à cinq pour le podium, et le fait de pouvoir utiliser des pneus plus durs l’a libéré.

Il n’en demeure pas moins que l’Espagnol reste réaliste quant au potentiel de sa moto. « Il faut qu’on essaye de trouver quelque chose de plus », rappelle-t-il. « Je suis plus compétitif dans les courses longues du dimanche, parce qu’il n’y a pas tellement de différence avec les pneus usés. » Implacable lorsqu’il constate que « la moto ne tourne pas », Acosta n’attend pas de révolution d’un week-end à l’autre : « Il faut accepter les limites que l’on a. […] Il faut continuer à pousser et espérer que des améliorations arrivent avant l’été. »

À la tête de l’équipe, on sait aussi que tout est loin d’être parfait. « Dans l’ensemble, nous avons poursuivi sur notre tendance positive mais nous avons manqué les qualifications, et c’est très important aujourd’hui en MotoGP : si vous ne partez pas des deux premières lignes, la lutte pour le podium devient difficile », souligne Aki Ajo, team manager.

« Quoi qu’il en soit, nous comprenons ce que nous avons besoin d’améliorer et nous y travaillons, notamment le turning de la moto. Il y avait sur cette piste des domaines dans lesquels nous avions un peu de mal mais nous savons que le dimanche, avec des pneus plus durs, nous sommes de plus en plus proches du sommet. La course de Pedro a été vraiment solide et il a attaqué fort dans les premiers tours, ce qui a été déterminant. Le podium n’était pas loin, mais nous devons nous pencher sur la dégradation des pneus. »

Lire aussi :

La quête d’un pilotage plus fluide pour convenir à la KTM

Pedro Acosta concorde avec le constat de son patron d’équipe quant aux progrès de la RC16, ceux d’ores et déjà obtenus et ceux qui restent nécessaires. Néanmoins, il souligne également son propre investissement pour améliorer la situation. Dès les premiers essais, en effet, il expliquait chercher à fluidifier son pilotage, ce qui le pousse à aller vers des actions moins naturelles pour lui.

« On est peut-être un petit peu plus calmes », a-t-il répondu lorsque le site officiel du MotoGP l’a interrogé sur ce que la KTM faisait de mieux sur cette piste qui lui avait posé problème l’an dernier. « La moto est plus stable. J’ai aussi plus d’expérience que l’année dernière et je pense que je suis peut-être plus ‘chill’ sur ce genre de piste. Même en Moto3 et en Moto2, sur des pistes comme celle-ci, le Mugello ou Silverstone, j’avais beaucoup de mal. »

VIDÉO – RÉSUMÉ : Les meilleurs moments du GP des Pays-Bas

« J’essaye de changer de style de pilotage d’une manière ou d’une autre, et ce depuis l’année dernière puisqu’il pouvait m’arriver d’être trop rapide sur une piste et trop lent sur une autre. À force de travail, je me sens à présent plus à l’aise sur ces pistes fluides comme Aragón, le Mugello et Assen. »

« J’essaye d’être plus fluide. L’année dernière, j’étais super fort sur les pistes où j’arrivais à freiner fort. Et sur des pistes comme celle-ci ou Silverstone, j’avais beaucoup de mal. Il me vient très naturellement de freiner fort mais pas d’être plus fluide. Alors à la maison aussi, j’essaye de changer un peu mon entrainement pour aller dans cette direction, d’avoir plus conscience de là où je dois freiner fort ou d’utiliser un style plutôt qu’un autre. »

« On travaille aussi beaucoup dans l’équipe pour essayer de progresser là où il y a de la marge pour le faire », ajoute le pilote, qui a contribué à faire de ce Grand Prix le deuxième plus réussi de KTM cette année, juste derrière Jerez. « Jusqu’ici, la moto fonctionne plutôt pas mal. Il faut juste qu’on s’améliore, c’est sûr, mais on est plus ou moins sur la bonne voie. »

Avec Oriol Puigdemont

Dans cet article

Léna Buffa

MotoGP

Pedro Acosta

Red Bull KTM Factory Racing

Soyez le premier informé et souscrivez aux alertes mails pour recevoir les infos en temps réel

S’abonner aux alertes de news