Il mange du porridge, de la poire, fait un doux bruit, «une sorte de chit-chit-chit à peine audible», tape sur les coussins avec sa patte et il sent le biscuit écossais. Le petit animal venu habiter chez Chloé Dalton à l’époque du confinement va bientôt occuper toute l’attention de celle-ci et profondément bouleverser son rapport à la nature environnante. Ce «levraut des neiges» né dans la campagne anglaise va conquérir le cœur de la conseillère politique en stand-by et faire de sa maison un havre ouvert aux quatre vents.

L’histoire débute comme un conte. Un jour de janvier Chloé Dalton découvre près de la clôture de son jardin une petite bête grande comme sa paume, immobile sur le sol : «Il se fondait si bien dans le paysage mort de l’hiver que, si ce n’était la rapidité avec laquelle ses flancs se soulevaient et s’abaissaient, j’aurais pu le confondre avec une pierre.» La mère est invisible, Chloé Dalton va finir par emporter chez elle l’animal nouveau né en l’emballant dans des herbes. Commence cette chronique sur plusieurs années d’un attachement empreint de curiosité pour le «lièvre merveilleux».

Ce livre qui appartient au genre très apprécié en Angleterre du nature writing questionne la notion de frontière entre l’homme et l’animal. «Nous sommes à la lisière» peut-on rappeler, en empruntant cette phrase-titre à la romancière belge