Donald Trump est «très mécontent». Le président américain a évoqué vendredi 4 juillet au soir la possibilité de déclencher de nouvelles sanctions contre la Russie en l’absence de progrès vers une fin de la guerre en Ukraine après un dernier appel téléphonique infructueux la veille avec Vladimir Poutine.

De son côté, le Kremlin a estimé qu’il n’était «pas possible» pour l’instant d’«atteindre» ses objectifs en Ukraine par la voie diplomatique, sous-entendant ainsi une poursuite des combats et des attaques face à un adversaire en difficulté sur le front.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a pour sa part affirmé s’être mis d’accord avec Donald Trump sur la nécessité de «renforcer la protection» du ciel de son pays, après l’attaque russe de drones la plus importante depuis le début de l’invasion en février 2022.

«C’est une situation très difficile. Je vous ai dit que j’étais très mécontent de ma conversation avec le président Poutine. Il veut aller jusqu’au bout, juste continuer de tuer des gens, ce n’est pas bien», a affirmé Donald Trump à la presse à bord d’Air Force One vendredi.

Le président américain a laissé entendre qu’il pourrait être prêt à durcir les sanctions contre Moscou, après avoir évité d’y recourir depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, espérant persuader son homologue russe de mettre fin à la guerre. «Nous parlons beaucoup des sanctions, a déclaré Trump à propos de ses conversations avec Poutine. Il comprend que cela pourrait arriver.»

Donald Trump a ajouté qu’il avait eu par ailleurs un «appel très stratégique» avec Zelensky vendredi, alors que les inquiétudes grandissent à Kyiv concernant les livraisons d’aide militaire américaine. Le président ukrainien a évoqué une discussion «approfondie» au cours de laquelle les deux dirigeants se sont mis d’accord pour travailler à «renforcer» les défenses aériennes de l’Ukraine, après la plus grande attaque de drones et de missiles subie par l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe vendredi.

Donald Trump a dit avoir également discuté de l’envoi de systèmes de défense aérienne Patriot en Ukraine lors d’un appel distinct avec le chancelier allemand, Friedrich Merz, vendredi, même s’il n’avait pas décidé encore de fournir cet équipement clé.

Cette série d’échanges du président américain intervient à un moment où les villes d’Ukraine continuent de subir les frappes russes face au manque de systèmes de défense antiaérienne pour couvrir efficacement l’ensemble du territoire.

Preuve de l’impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers de paix malgré leur reprise en mai, Donald Trump avait déjà avoué jeudi n’avoir fait «aucun progrès» pendant son entretien avec Poutine.

Le troisième cycle de pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens n’a d’ailleurs toujours pas été annoncé, un mois après une dernière réunion peu fructueuse en Turquie. Vladimir Poutine exige toujours que l’Ukraine cède quatre régions, en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce à rejoindre l’Otan. Des conditions inacceptables pour l’Ukraine, qui demande le retrait des troupes russes.