Elle n’aime pas parler d’elle et pourtant, c’est un « monstre sacré » du portrait qui expose à la Villa Simone à Six-Fours. Une photographe exceptionnelle qui a su « lire » dans chacun des artistes qu’elle a été amenée à rencontrer, à accompagner. Sting sur les remparts de Carcassonne alors qu’il était en plein tournage d’un film d’époque, Catherine Deneuve qu’elle accompagne aux États-Unis le temps d’une campagne promotionnelle. Pourtant, les visages de Marianne Rosenstiehl sont comme « hors du temps », loin du contexte promotionnel.

Marianne Rosenstiehl se souvient de chacun des moments qui ont permis la capture d’un regard, d’une attitude. D’un sentiment. Le temps d’une pause. Longue parfois. « Les séances pouvaient durer la journée. » Elles sont la confiance instaurée entre le photographe et son sujet, elles sont l’artiste.

L’époque, la mode, la morale et la passion

Ces photos-là n’ont pas été retenues par les magazines et pourtant… Ce sont celles qui, pour Marianne Rosenstiehl, racontent davantage que ce qui a été publié sur papier glacé. Son « Jardin d’étoiles », à découvrir à la Villa Simone à Six-Fours, est organisé dans le cadre de la Vague classique en partenariat avec le Festival de Ramatuelle, autour des hommes et femmes qui incarnent trente ans de cinéma. Un parti pris car, fin août, la villa Simone accueillera deux soirées de cinéma en plein air.

Pour choisir les 60 portraits qui ornent les jardins, Marianne Rosenstiehl s’est replongée dans des centaines de négatifs. Tous ces portraits ont été réalisés à l’argentique. Ces visages incarnent: « L’époque, la mode, la morale, la passion » (1). Des mots de Charles Baudelaire qui font écho au travail de la photographe. À son approche de l’autre, documentée, « comme tout journaliste, mieux vous êtes préparée, mieux le moment se passe non? », aux époques qu’elle a traversées, objectif en main. à la passion d’une vie.

Victoria Abril, Laetitia Casta…

Ces portraits sont surtout le reflet d’une attention, d’une relation de confiance. « J’ai photographié des personnes connues et je n’en parlais jamais à mes proches », confie d’ailleurs la photographe qui a commencé à travailler dans les années 1980, et intégré l’une des plus grandes agences photographiques de France, Sygma. « À l’époque, il y avait encore très peu de femmes photographes », se souvient Marianne en souriant, avec humilité.

Mais avec elle entrait une proposition différente. « Je pense, qu’en tout cas dans ma façon de travailler, ma façon de vivre mon métier et de vivre ma relation à la photographie, c’est vraiment une position de réserve et d’observation pour pouvoir faire une proposition. C’est vraiment ce qui me permet d’être dans un échange de confiance, c’est vraiment de ne pas envahir l’autre aussi. » Il suffit de regarder les visages de comédiens et comédiennes pour en avoir l’illustration. Des visages qui parleront à plusieurs générations.

Certains vous auront fait rêver comme William Hurt, Donald Sutherland… D’autres vous submergeront d’émotion comme Marie Trintignant, alors enceinte. Certains vous feront sourire à l’image de Victoria Abril que l’on devine personnage public capable de toutes les audaces, Reese Witherspoon alors inconnue en France, une jeune Lætitia Casta saisie sur sa terre natale, en Corse. « Pour moi, conclut-elle, la place du photographe tient réellement de la morale. Il doit être au bon endroit. À sa juste place », pour saisir la quintessence du moment.

Jusqu’au 21 septembre dans les jardins de la villa Simone (200, avenue Audibert à Six-Fours). Entrée libre du mardi au dimanche de 8h à 18h.

Nos bons plans pour découvrir la ville

L’exposition Jardin d’étoiles vous donne l’occasion de découvrir l’une des plus jolies et discrètes stations balnéaires du département du Var. Son cadre naturel (la presqu’île du Gaou, le cap Nègre), ses plages aux eaux turquoise mais aussi son patrimoine culturel et historique (collégiale Saint-Pierre, chapelle de Pépiole, chapelle de Notre-Dame du Mai…)

Découverte en vélo électrique

Pour la découvrir loin des circuits « classiques », on loue un vélo électrique: la flotte de 25 vélos vient d’être entièrement renouvelée, quatre stations sont disponibles, trois en bord de mer (Les Lônes, La Coudoulière, Le Brusc) et une en centre-ville. Ce sont des vélos tout chemin, qui peuvent s’adapter à des parcours en ville comme de balades sur des chemins Location : 1,50 euros de l’heure.

Res. en ligne possible depuis l’application

Pause gourmande au Saint-Pierre

Se restaurer? Direction Le Saint-Pierre au Brusc pour savourer du poisson, spécialité de la maison, ou déguster une bonne bouillabaisse traditionnelle. L’établissement propose également un lounge bar.

47, rue de la citadelle. Ouvert du mardi au jeudi de 19 h 30 à 21 h 45. Du vendredi au dimanche de 12 h à 13 h 45 et de 19 h 30 à 21 h 45. Tél. 04.94.34.02.52.

Dormir sur l’île des Embiez

Envie de passer une nuit sur place? C’est assurément sur l’île des Embiez qu’il faut aller. C’est un budget certes, mais qui en vaut largement le détour. L’île vous offrira de superbes petites criques et différents types d’hébergement sont à votre disposition.

Navette pour l’île des Embiez depuis le port du Brusc (Le port du Brusc est fermé à la circulation tous les jeudis de 6 h à 15 h en raison du marché). Tarifs de la traversée: 20 euros adulte, 11 euros. www.lesilespaulricard.com

Sortie dans la lagune du Brusc

Le petit plus: prendre la mer en paddle… Ou en kayak allez, on veut bien vous le concéder! En bord de mer, autour de l’île des Embiez si les conditions météo le permettent pour les néophytes que vous êtes peut-être. Dans le cas contraire, on peut aussi profiter d’une sortie dans la lagune du Brusc. Différentes stations de location de paddle et kayak sont accessibles depuis la plage du Cros, le Brusc etc. mais attention: la lagune est un espace protégé, interdiction d’y poser les pieds!


Véritable paradis, l’île des Embiez est le spot idéal pour passer une nuit à Six-Fours.
Photo Frank Muller.