Lucas 18 ans souhaitait reprendre à Mauvezin-sur-Gupie, dans le Lot-et-Garonne, la ferme de ses grands-parents, placée en liquidation judiciaire. Mais une surenchère de dernière minute lui a fait passer l’affaire sous le nez. L’acquéreur, se défend en disant qu’il ignorait la situation. La pression est telle de la part de la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne, majoritaire à la chambre d’agriculture, que le retraité vient d’annoncer qu’il souhaitait renoncer à son acquisition, annonce France 3 Nouvelle-Aquitaine.
Le 19 juin, la SAFER (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) formule une offre au nom du jeune homme, avec l’aide de la chambre d’agriculture du département et de la Coordination rurale et elle est acceptée à hauteur de 10.045 euros. Pensant faire une affaire un retraité surenchérit, assurant ne pas savoir qu’un jeune souhaite reprendre la ferme. La Coordination est persuadée de son côté qu’il savait.
Menace d’« exercer une pression forte sur le terrain »
Le 3 juillet, dans une lettre ouverte au préfet, la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne menace « d’exercer une pression forte sur le terrain » si la vente ne se fait pas au profit du jeune Lucas. Sur les réseaux sociaux, la pression est mise également sur l’acquéreur. Celui-ci finit par renoncer. « Au vu de ce qu’il sait désormais, il ne veut pas aller au bout de la surenchère, car c’est contraire à ses principes moraux, commente son avocat maître Alexandre Novion auprès de France 3. Il souhaite abandonner. »
Dans un communiqué publié ce vendredi, le premier président de la cour d’appel d’Agen et le procureur général rappellent que « le fait, dans une adjudication publique, d’entraver ou de troubler la liberté des enchères ou des soumissions, par violences, voies de fait ou menaces est un délit correctionnel puni d’une peine de six mois d’emprisonnement et de 22.500 euros d’amende. »
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L’acquéreur pris pour cible envisage de « déposer une plainte devant le procureur de la République pour violences, menaces et mise en danger d’autrui », confirme son avocat Me Novion.