La nouvelle règlementation qui sera lancée en 2026 est probablement l’élément au cœur des réflexions de Max Verstappen sur son avenir. Les monoplaces vont changer mais aussi les moteurs et chez Red Bull, le V6 Honda va laisser sa place à un bloc conçu en interne, par Red Bull Powertrains, avec un soutien technique de Ford.
Red Bull a multiplié les recrutements pour cette nouvelle division mais depuis plusieurs mois, des rumeurs évoquent un certain retard technique, alors que l’on dit Mercedes, potentielle destination de Verstappen, à la pointe dans le développement de son moteur. Pour Christian Horner, il serait naturel que le premier V6 sorti des ateliers de Milton Keynes ne soit pas le plus performant, mais il affiche une certaine confiance.
« Le défi est énorme, mais nous avons un groupe d’individus hautement compétents », a souligné le patron de Red Bull en F1. « Nous avons énormément investi, l’équipe a une excellente culture. Qui sait ? Que l’on s’attende à ce que l’on soit devant Mercedes l’an prochain est… ce serait embarrassant pour Mercedes si nous l’étions, ou pour n’importe quel constructeur. Mais je pense que nous serons performants, potentiellement même au niveau que nous avons aujourd’hui par rapport aux autres motoristes. Tout est possible. »
Fabriquer son propre moteur est un défi nouveau pour Red Bull, mais Horner est convaincu qu’il s’agit de la meilleure solution à long terme. Il voit même du bon à avoir les équipes en charge de la conception de la monoplace et du moteur réunies à Milton Keynes, ce qui n’existe que pour Ferrari aujourd’hui, Mercedes ayant deux sites, l’un pour son équipe à Brackley et un pour sa division moteurs à Brixworth, tout comme Alpine, entre Enstone en Angleterre pour son châssis et Viry-Châtillon en France pour le moteur Renault.
« Ce qui est bien, c’est de tout avoir sous le même toit, les ingénieurs châssis aux côtés des ingénieurs motoristes », a souligné Horner. « Il ne faut pas le sous-estimer quand on parle du package […] Quand on a la possibilité d’avoir ces groupes qui communiquent, qui parlent ensemble directement autour d’un café et dans les mêmes installations, cela n’a pas de prix, et cela portera ses fruits. Ce ne sera peut-être pas en 2026, mais en 2027, 2028 et après. C’est à 100% la bonne chose pour Red Bull à long terme. »
Le département Red Bull Ford Powertrains à Milton Keynes.
Photo de: Red Bull Content Pool
En attendant, cette nouvelle structure représente un risque de voir Red Bull échouer en 2026, et donc de pousser Verstappen vers la sortie. L’équipe a dominé le championnat au début des années 2010, avec Sebastian Vettel, puis avec le Néerlandais au cours de la décennie actuelle, avant de marquer le pas depuis les progrès de McLaren l’an passé.
En 2014, les difficultés de l’association entre Red Bull et Renault avaient précipité le départ de Vettel pour Ferrari. Il reste maintenant à savoir si le règlement 2026 permettra à Red Bull d’enclencher une nouvelle dynamique de domination ou lui fera marquer le pas comme il y a une dizaine d’années, mais Horner est déterminé à replacer l’équipe au sommet… et à convaincre Verstappen de la possibilité d’y parvenir.
« Sebastian est parti après un changement de règlement significatif. La saison 2014 et son moteur nous ont porté un coup, il a reçu une offre de rêve de la part de Ferrari et a décidé que c’était son avenir. Je me souviens qu’à l’époque, Dietrich Mateschitz [alors grand patron de Red Bull] m’avait dit ‘Nous n’avons pas besoin du meilleur pilote si nous n’avons pas la meilleure voiture’. »
« À cette époque, il fallait construire une équipe. Il y a des cycles dans la vie et des cycles dans le sport. Nous avons connu deux cycles incroyables en Formule 1, et nous voulons construire le prochain cycle. Naturellement, nous voulons que ce soit avec Max, mais nous comprenons la pression pour l’an prochain, avec nos débuts en tant que motoriste. »
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Vincent Lalanne-Sicaud
Formule 1
Max Verstappen
Red Bull
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