Interpellé puis incarcéré ce mardi 1er juillet, le jeune homme de 18 ans, armé de couteaux, a déclaré vouloir s’en prendre à des femmes.
Masculiniste assumé, il s’est revendiqué de la mouvance « Incel ». Mais que signifie ce terme et quelles réalités recouvre-t-il?
Cette abréviation anglophone désigne les « célibataires involontaires ». Des hommes soutenant qu’ils seraient seuls à cause des femmes qui ne veulent pas d’eux, et qui nourrissent une haine à leur égard ou envers le féminisme, jugé responsable de leurs échecs.
Victimes d’une société où les femmes auraient le pouvoir
Ces hommes se voient comme les victimes d’une société où les femmes auraient pris le pouvoir et prioriseraient des hommes riches et beaux, selon la théorie du 80/20. L’idée selon laquelle 80% des femmes seraient attirées par 20% des hommes.
Une théorie génétique qui n’a aucun fondement scientifique, mais trouve un large écho sur les forums et plateformes en ligne, ainsi que sur les réseaux sociaux.
« On a aujourd’hui des adolescents qui sont biberonnés, infusés de théories qui leur expliquent que la cause de tous leurs malheurs, ce sont les jeunes femmes (…) et que l’on a donc le droit et la légitimité de s’en prendre à elles », a résumé la ministre déléguée à l’Egalité femmes-hommes, Aurore Bergé.
Dans ce contexte, la ministre a réitéré son souhait de resserrer la régulation des réseaux sociaux. « On ne peut pas ignorer le lien: c’est-à-dire que lui-même passait des heures et des heures sur les réseaux sociaux; singulièrement, vraisemblablement sur TikTok », a-t-elle rapporté.
La ministre avait déjà reçu début juin les principales plateformes – Meta, Snapchat, TikTok, Twitch, Youtube – et les a de nouveaux convoquées le 9 juillet en présence d’associations antisexistes et antiracistes.
Des précédents dramatiques
Cette mouvance misogyne a par le passé donné lieu à des actions violentes. Plusieurs auteurs de tueries se sont revendiqués de ce mouvement.
Ce fut notamment le cas pour la tuerie d’Isla Vita, durant laquelle six femmes avait perdu la vie en mai 2014, tuées par balle et poignardées par un homme masculiniste de 22 ans.
Avant son passage à l’acte, il avait mis en ligne une vidéo dans laquelle il exprimait sa haine des femmes et son amertume d’être toujours vierge.
De même pour l’auteur de l’attaque de Toronto, qui avait tué dix personnes en fonçant avec sa voiture sur la foule. Quelques heures avant le drame, il avait posté un message sur Facebook: « La rébellion des incel a commencé ».