Aleix Espargaró a pris son troisième départ de l’année, le week-end dernier à Assen. Alors qu’il était engagé en wild-card à Jerez et à Silverstone, il jouait cette fois le rôle du remplaçant de Luca Marini dans l’équipe Honda officielle. Les différentes chutes auraient pu lui permettre de marquer son premier point de l’année dimanche, mais il y a renoncé, préférant l’offrirà Somkiat Chantra. L’essentiel n’était de toute façon pas là pour le pilote d’essais de Honda.
Espargaró s’est en effet senti incapable de se battre en raison de fortes secousses sur sa moto. « Mon problème, c’étaient les vibrations », a expliqué le Catalan. « Je pense qu’utiliser le tendre à l’arrière n’a pas aidé, parce qu’avec une forte température dans le pneu arrière, le chattering de la moto augmente. On n’a pas perdu trop d’adhérence dans la dernière partie de la course, mais le problème est que les vibrations étaient incroyables à l’avant. »
« Je n’arrivais pas à piloter et, après huit ou dix tours, j’étais désespéré, donc j’ai décidé de ralentir. J’ai fait beaucoup d’erreurs. Je suis sorti large dix fois, donc j’ai juste voulu voir l’arrivée. »
Espargaró a du mal à identifier la cause exacte de ces mouvements, ressentis à l’avant mais visiblement provoqués au niveau de la roue arrière : « On sent la vibration à l’avant, on sent le guidon sauter mais ça vient de l’arrière, j’en suis presque certain. Mais ce qui est bizarre, c’est qu’on ne comprend pas pourquoi ni quand ça survient. C’est très frustrant. »
Honda a néanmoins « quelques idées » pour remédier au problème, qui n’ont pour le moment pas porté leurs fruits selon Espargaró : « On a déjà testé des choses à Barcelone, en jouant sur la répartition des masses, en jouant sur les bras oscillants, mais on est un peu perdus. C’est assez bizarre parce qu’on a de bons ingénieurs, une grosse usine, mais on n’est malgré tout pas en mesure de trouver le problème. C’est très frustrant. »
Espargaró admiratif de Zarco et Mir
Joan Mir et Aleix Espargaró.
Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images
Depuis le début de l’année, les titulaires de Honda ont réussi à composer avec ces vibrations, ce que salue Espargaró, tout en espérant réussir à corriger ce problème avec l’équipe d’essais de Honda.
« C’est sûr que je peux faire mieux. Johann [Zarco] et Joan [Mir] arrivent à rouler avec ces vibrations. Chapeau à eux, mais rouler avec ces vibrations n’est pas une solution. Honda doit y remédier parce que les pilotes doivent se concentrer pour être rapides à la corde, pas pour éviter une chute à cause des vibrations. »
« Si je faisais toute la saison, pour moi ce serait la seule chose importante : m’habituer à rouler avec le chattering », a précisé Espargaró. « C’est notre travail, on est payés pour ça, il faut tirer le meilleur de sa moto, mais ce n’est pas la solution. Le pilote doit s’adapter à la moto, je l’ai souvent dit, mais c’est de notre responsabilité, à l’équipe d’essais et aux ingénieurs, d’améliorer la situation, ce n’est pas celle des pilotes. »
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Vincent Lalanne-Sicaud
MotoGP
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