« Serge, on n’oublie pas ! On ne pardonne pas ! » Le slogan résonne en chœur devant l’entrée de la maison d’arrêt de l’Elsau, ce samedi 5 juillet. Après de timides débuts, ils sont une trentaine de manifestants à se regrouper devant l’établissement pour afficher leur soutien à la famille de Serge Meckes, détenu qui a succombé à ses blessures après l’incendie de sa cellule le 29 juin. « Solidarité avec tous les prisonniers », clament-ils peu après. Car ils ne sont pas là que pour lui, comme l’explique le neveu du défunt, Lucien Meckes : « Ça me fait chaud au cœur de voir tous ces gens ! Parce que je ne suis pas venu que pour mon oncle, mais pour tous les détenus de France. Il faut plus de moyens dans nos prisons, plus de gardiens », affirme-t-il gravement.
Trois morts à l’Elsau depuis le début de l’année
En 2025, ce sont déjà trois détenus qui ont perdu la vie à l’Elsau, et sept sur les cinq dernières années. « Depuis ma visite de l’établissement en 2022, les conditions de détention se sont encore dégradées. Le taux d’occupation est de 150 % et les prisonniers n’ont droit qu’à une ou deux douches par semaine, malgré les fortes chaleurs. Même la direction souffre d’un manque de moyens qui l’empêche d’assurer un travail de qualité », déplore Emmanuel Fernandes, député LFI de la 2e circonscription du Bas-Rhin.
Le rassemblement affiche une forte hétérogénéité. Certaines personnes sont des proches du défunt , d’autres ont de la famille en prison, et d’autres encore sont venues de Strasbourg, ou même de Mulhouse pour afficher leur solidarité. Jeunes et moins jeunes reprennent ensemble les slogans, affrontant du regard la dizaine de policiers qui leur font face. Tous n’ont qu’un espoir : « que ça change ! », comme l’implore la mère d’un détenu.