Des milliers de fans de metal du monde entier ont commencé à assister samedi à Birmingham au concert d’adieu de Black Sabbath et son leader, Ozzy Osbourne, qui réunit un plateau exceptionnel, de Metallica à Anthrax, pour un final épique et chargé en émotion.
« Ça va être le plus grand concert de metal de tous les temps! », s’enthousiasme Jared Higginbotham, grand barbu de 34 ans, qui s’émerveille encore des artistes venus rendre hommage à ce groupe pionnier du heavy metal.
Autant de légendes d’un style parfois honni mais immensément populaire, qui « ont puisé leur inspiration » dans le groupe de Birmingham, poursuit tout sourire ce manageur d’un food-truck.
Il est venu spécialement d’Austin, au Texas, avec sa compagne, pour assister à ce marathon métallique de plusieurs heures, baptisé « Back to the Beginning ».
Ils ont la chance, disent-ils, d’avoir obtenu des tickets pour la pelouse du stade d’Aston Villa, qui a pris pour l’occasion des airs de cathédrale païenne.
Dans la foule, chaque fan ou presque a revêtu son T-shirt metal de circonstance — Black Sabbath l’emportant largement. Cheveux longs, barbes épaisses et larges tatouages dominent les débats.
Plusieurs grands noms ont commencé à se relayer sur scène dès le début d’après-midi, dont les français Gojira ou le chanteur de Smashing Pumpkins Billy Corgan, dans une ambiance surchauffée et bon enfant.
Metallica, Slayer, Pantera ou Alice In Chains doivent suivre, avant le show final, celui de Black Sabbath dans sa formation originelle de 1968: Ozzy Osbourne au chant, Tony Iommi à la guitare, Geezer Butler à la basse et Bill Ward à la batterie.
Une première depuis 20 ans pour ce groupe mythique, mais aussi « un point final », selon son épouse, pour Ozzy Osbourne, 76 ans, touché depuis quelques années par la maladie de Parkinson. Parrain du métal et icône déjantée, le « Prince des ténèbres » – son surnom – est notamment connu pour avoir croqué la tête d’une chauve-souris vivante en plein concert.
Mais aussi pour son émission de téléréalité familiale dans les années 2000, « The Osbournes », un des plus grands succès de MTV, qui lui a permis de toucher un tout autre public.
– Sold-out en 16 minutes –
Venu des environ de Cambridge avec un copain d’école, Henry Broderick, un éboueur roux de 22 ans, le voit prendre place « sur un trône », trop affaibli par une vie d’excès et ses nombreux problèmes de santé.
« Il ne montrera pas beaucoup d’émotion, mais je pense qu’il sera assez triste », anticipe celui qui a été bercé au metal par son père et a déboursé 415 livres pour sa place.
Black Sabbath a vendu plus de 75 millions d’albums dans le monde, avec en point d’orgue des tubes comme « Paranoid », » « War Pigs » ou « Iron Man ».
Il est aussi considéré comme le créateur du heavy metal, mélange de rock et de blues aux sonorités lourdes et aux paroles sombres.
« C’est le moment pour moi de repartir du début… de donner en retour à l’endroit où je suis né », avait expliqué Ozzy Osbourne lors de l’annonce de ce concert en février.
Malgré des tarifs élevés – plusieurs centaines de livres -, les billets pour l’événement, organisé au lendemain du premier concert de reformation d’Oasis à Cardiff, se sont arrachés en à peine 16 minutes.
Tous ne sont pas parvenus à en obtenir un, à l’image de Derya, qui préfère ne pas donner son nom, une employée de bureau aux cheveux corbeau venue de Cologne avec son compagnon.
« On écoutera le concert même si on ne peut pas voir les groupes, ce n’est pas grave », dit-elle.
Des dizaines d’autres déçus ont déjà pris place à l’extérieur de l’enceinte. Certains ont revêtu le T-shirt souvenir à 45 livres.
Le concert est également retransmis en ligne, moyennant un ticket de 24,99 livres (environ 30 euros). Les fonds récoltés sont destinés à des oeuvres de charité en faveur des enfants malades mais aussi de la lutte contre la maladie de Parkinson.
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