Principaux renseignements
- Les cinquante Russes les plus riches ont perçu ensemble environ 1 769 milliards de roubles (18,6 milliards d’euros) de dividendes en 2024.
- Le magnat de l’acier Alexeï Mordachov a reçu la plus grosse somme, avec environ 201,8 milliards de roubles (2,1 milliards d’euros) via Severstal.
- Malgré ces versements élevés, l’économie russe montre des signes de faiblesse, comme une baisse de la production et un déclin de la confiance des entreprises.
Les cinquante Russes les plus riches ont reçu ensemble 1 769 milliards de roubles (18,6 milliards d’euros) de dividendes en 2024. Ces chiffres, révélés par Forbes Russie, représentent le montant le plus élevé depuis des années, bien supérieur à ceux de 2022 et 2023, où les versements étaient restés sous les 1 400 milliards de roubles (14,7 milliards d’euros).
Le haut du classement est dominé par les actionnaires du secteur des matières premières, soulignant l’importance persistante du pétrole, du gaz et des métaux dans l’économie russe.
Alexeï Mordachov, propriétaire de l’entreprise sidérurgique Severstal, arrive en tête avec 201,8 milliards de roubles (2,1 milliards d’euros). Vagit Alekperov occupe la deuxième place, ayant empocher 201 milliards de roubles grâce à sa participation de 28 pour cent dans le géant pétrolier Loukoïl. Vladimir Lisin, également actif dans l’acier, complète le podium avec 15,8 milliards de roubles (166 millions d’euros) via Novolipetsk Steel et Volga Shipping Company.
Des dividendes en net contraste avec le refroidissement économique
Ces flux de dividendes contrastent fortement avec la situation économique globale de la Russie. Les données de S&P Global indiquent qu’en juin, l’activité industrielle a reculé à un rythme inédit depuis mars 2022. Les usines ont réduit leur production, diminué leurs effectifs et acheté moins de matières premières. La confiance des entreprises a chuté à son niveau le plus bas depuis près de deux ans.
Ce ralentissement s’explique notamment par la baisse des commandes, la prudence des clients et un rouble fort, ce dernier pénalisant la compétitivité des entreprises russes à l’export.
La croissance marque le pas
Selon l’agence statistique russe Rosstat, le PIB a ralenti au premier trimestre 2024, avec une progression de 1,4 pour cent en glissement annuel, contre 4,5 pour cent au dernier trimestre 2023. En mai, la croissance est tombée à 1,2 pour cent, après 1,9 pour cent en avril.
Fin juin, le ministre russe du Développement économique, Maxim Rechetnikov, a averti que le pays se trouvait « au bord de la récession ».