Invité des Rencontres économiques d’Aix, Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies a pris part ce samedi 5 juillet à la session « Restaurer la compétitivité européenne ». Un sujet éminemment d’actualité, auquel le chef d’entreprise, a accordé un intérêt marqué et proposé quelques pistes de réflexion pour renforcer le marché de l’énergie du Vieux continent. « La seule façon de s’en sortir, n’est sûrement pas de raisonner pays par pays, mais d’approfondir l’intégration européenne. Il faut construire une véritable Europe de l’énergie, en considérant collectivement le territoire européen et en investissant dans les interconnexions entre pays. Croire que la France, seule peut rester compétitive est une illusion. La clé, est d’accepter collectivement le coût de l’énergie européenne et ne pas se battre entre pays européen pour savoir qui sera le plus compétitif. Nous sommes plus fort ensemble. »
Après avoir partagé son regard sur la compétitivité européenne, Patrick Pouyanné s’est rapidement confié à « La Provence » sur la transition énergétique et la dépendance aux nouvelles technologies.
Vous avez fait part de votre inquiétude sur la dépendance aux technologies étrangères, notamment américaines, et milité, pour un cloud européen. Quel modèle privilégiez-vous ?
Sur les questions des nouvelles technologies, l’Europe a tous les talents et toutes les compétences. Il faut créer un cadre qui permette de faire émerger des champions avec un marché européen réunifié, pas 27 petits marchés et un seul régulateur. Et surtout, ne pas commencer à réglementer l’IA avant même de l’avoir inventée.
J’ai signé un appel pour dire à l’Europe que cela va beaucoup trop vite, prenons le temps de comprendre. On commence à en parler dans les entreprises et on a déjà décidé qu’il fallait la réglementer. Donc, explorons les pistes, innovons et libérons les forces. Il y a de nombreuses boîtes, comme Mistral AI, avec laquelle TotalEnergies vient d’annoncer un partenariat pour accélérer l’innovation et j’ai rencontré des start-up dans l’IA ce matin qui font déjà énormément. Il faut juste les laisser travailler, innover et nous aurons les technologies. Nous ne sommes pas moins capables qu’ailleurs, on a autant de talents en Europe qu’en Chine et aux États-Unis.