Selon une étude du American Enterprise Institute qui se base sur des données officielles russe et sur celles de l’OMS, l’espérance de vie en Russie stagne depuis au moins 50 ans. Ces données datent d’avant le Covid, mais il est très improbable qu’elles se soient améliorées depuis.  L’espérance de vie des hommes russes à 15 ans  est d’environ 54 ans et se situe, aux côtés de Haïti, dans la deuxième moitié du classement des pays du tiers monde (voir le graphique plus bas, la Russie étant en rouge). Deux constats : l’espérance de vie d’un jeune homme en Russie est quasiment identique à celle d’un jeune Haïtien, et  la moitié des pays du tiers monde affichent une espérance de vie supérieure à celle de la Russie ! Les femmes russes ont, elles, un taux de survie supérieur à celui des hommes. Maigre avantage, car l’OMS indique que les jeunes filles de 15 ans ont à peu près la même espérance de vie qu’au Bangladesh, ce dernier étant le pays le moins mal classé du groupe des PMA (pays les moins avancés).

Plusieurs facteurs expliquent la faible espérance de vie en Russie. Le premier, ce sont les maladies cardiovasculaires (MCV), notamment les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux ; le second, ce sont les blessures suspectes, les homicides, les suicides, les empoisonnements et les « accidents ». Les taux de mortalité issus de ces deux facteurs  sont même extravagants pour un pays « normal » : près de trois fois supérieurs à la moyenne de l’OCDE pour les maladies cardiovasculaires, deux fois supérieurs pour les blessures, selon les estimations de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l’université de Washington. Les prochaines données devraient être encore plus terribles à cause de la guerre en Ukraine, dans laquelle des centaines de milliers de jeunes Russes sont engagés.

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