Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

5 juil. 2025 à 10h33
; mis à jour le 5 juil. 2025 à 10h45

Une nouvelle crise se profile après la récente mobilisation des enquêteurs des services de l’investigation ? Selon Bruno Bartoccetti, délégué de la zone Sud du syndicat Un1té, seulement seize policiers nationaux devraient être affectés dans l’Hérault, à la rentréeIl ne cache pas sa colère, ce samedi 5 juillet 2025.

« La coupe est pleine ! De qui se moque t-on ?! » Bruno Bartoccetti vient d’apprendre par des indiscrétions provenant du ministère de l’Intérieur, ce que confirmeraient ses collègues parisiens que « seulement dix gardiens de la paix et six enquêteurs officiers de police judiciaire devraient arriver le 1er septembre 2025 dans le département. « C’est dérisoire, c’est nettement insuffisant, c’est vraiment très préoccupant et je le dis sans détour, cela devient insupportable. »

Bruno Bartoccetti s’interroge et tire la sonnette d’alarme : « Comment pouvons-nous assurer les missions quotidiennes, garantir la sécurité des lieux et des victimes, et traiter les affaires courantes avec des effectifs réduits ? Aucun service n’est épargné, nous sommes en train de crever, que ce soit sur la voie publique et dans les unités d’enquête et d’investigation. La situation est urgente et nécessite des mesures immédiates pour renforcer les effectifs et améliorer les moyens alloués aux services. » 

Demande de renforts plus nombreux

Le responsable d’Un1té en Occitanie, Paca et Corse alerte : « Une police en danger met sa population en danger. Nous allons demander immédiatement des renforts d’effectifs plus nombreux pour la fin de l’année. » Dans les services du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, la prudence est de mise : le chiffre de seize policiers pour l’Hérault début septembre n’est pas confirmé, puisque la répartition des mutations en province n’est pas encore formellement arrêtée. Sans oublier que des policiers partent à la retraite à la fin de l’année dans le département… Combien ? Le chiffre total n’est pas encore connu.

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Si ce nombre réel avancé par Un1té est confirmé, le contrôleur général Benoît Desmartin, directeur interdépartemental de la police nationale de l’Hérault –DIPN 34– devra les dispatcher dans les quatre commissariats, à Montpellier, Béziers, Sète et Agde.

La situation la plus inquiétante concerne le Service local de police judiciaire -SLPJ- au commissariat central de Montpellier, avec un nombre élevé d’enquêteurs en arrêt maladie et 300 dossiers en moyenne à gérer par policier, parmi lesquels des procédures criminelles importantes et de narcotrafic, un stock qui ne cesse de s’étoffer au fil des jours, à cause des nombreux affaires. Des remontées sont régulièrement faites au préfet de l’Hérault, « sur cette situation dégradée et un état des lieux lamentable », relève le responsable d’Un1té.

Vacances estivales

« Des enquêteurs sont épuisés et vont devoir encore beaucoup plus travailler, car en juillet et en août, comme tous les salariés du pays, nombreux sont ceux qui partent en vacances, ce qui réduit le nombre de policiers disponibles pour traiter les dossiers et surtout les gardes à vue », révèle Bruno Bartoccetti, ce que confirme ce samedi une source policière à Métropolitain. Et la situation est identique dans les services de police secours sur la circonscription de police de Montpellier, courant également Lattes et Pérols, ainsi que dans celle de Sète-Frontignan.

Le plus inquiétant reste la gestion des appels d’urgence par les fonctionnaires affectés à la salle du centre d’information et de commandement -CIC- réceptionnant tous les appels des zones police du département aboutissant au 17 : à certaines périodes du jour et de la nuit, en raison d’un nombre élevé de signalements simultanés, toutes les interventions ne peuvent pas être effectuées dans un délai rapide, à cause du nombre réduit de patrouilles. Rendez-vous début septembre pour connaître le nombre exact des policiers qui renforceront la DIPN 34. Pour info, le ministère de l’Intérieur vient de lancer une campagne nationale de recrutement de policiers adjoints. Celles et ceux qui sont intéressés peuvent postuler dans l’Hérault. Par les temps qui courent, ces jeunes « bleus » sont précieux dans les commissariats.

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