Ce samedi 5 juillet, une centaine d’amateurs de rugby se sont retrouvés au Coux-et-Bigaroque-Mouzens en Dordogne pour disputer un tournoi de rugby cochon. Une compétition loufoque dans 30cm de boue et des participants prêts à se jeter par terre.
En quelques années, le Coux-et-Bigaroque-Mouzens, une commune de Dordogne, est devenu la capitale mondiale du rugby cochon. Cette pratique loufoque consiste à jouer au rugby sur un petit terrain, boueux… très boueux, environ 30cm de boue. Pour la troisième édition de ce rendez-vous, 15 équipes se sont retrouvées sur un terrain proche de la Dordogne pour disputer des matchs de 10 minutes, dans une ambiance festive, sans avoir peur de se salir.
« C’est trop bien, on retrouve les valeurs du rugby avec les copains ». Une phrase entendue à plusieurs reprises par la centaine de participants de ce tournoi dans la « bouillasse ».« On se retrouve avec des amis car on va tous partir dans des villes et des régions différentes dans les prochains mois alors c’est l’occasion de se lâcher et de profiter d’une journée dingue », explique Thomas, un jeune joueur du Bugue le reste de la saison et qui a rangé ses crampons pour jouer pieds nus.
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Encouragé à sauter dans la boue par des joueurs du XV de France
Pour que la boue soit parfaite, des arroseurs automatiques utilisés dans les champs sont utilisés pour humidifier le terrain et garder une quantité de gadoue suffisante pour que les matchs se disputent. « On n’a pas peur de se jeter, on ne risque rien et pour une fois, on ne va pas se faire gronder par les parents », lâche avec un sourire plein de boue, Lise, l’une des plus jeunes participantes, alors que son père est lui aussi joueur de rugby cochon.
Les joueurs d’une équipe de rugby cochon célébrant la victoire après le match © Radio France – Valentin Plat
Un tournoi qui gagne en notoriété au fil des éditions puisque pour ce Pig’s Nations, en référence au tournoi des Six Nations, deux joueurs de l’Équipe de France de rugby, Esteban Abadie et Gabin Villière, ont laissé un message aux organisateurs. « Bon tournoi à vous au Coux, que le meilleur gagne », glisse dans une vidéo le premier. « Pour nous, c’est match contre les All Blacks mais on pense à vous et éclatez-vous », poursuit le deuxième.
Deux joueurs de l’équipe Ovalis 24 après un match de rugby cochon en Dordogne © Radio France – Valentin Plat
« On a fait des Coupes du Monde en 2019 et 2023, là, c’est le tournoi des six Nations », explique Jean-Christophe, coprésident des Croquants du Périgord noir, l’association qui organise ce tournoi. « Il y a des gens qui ont fait faire des maillots avec le nom des nations, c’est incroyable ». « Il y a un petit tour à l’heure qui est arrivé vers moi et qui était triste de ne pas avoir d’équipe pour participer. Je l’ai refourgué dans une autre équipe et là il saute dans la boue comme un petit fou, c’est juste beau », raconte Jean-Christophe.
Au total, 15 équipes se sont affrontés pour tenter de devenir le champion du Pig’s Nations, le tournoi de rugby cochon © Radio France – Valentin Plat
Certains parents ont préféré rester sur le bord, à l’abri des éclaboussures comme Igrind, la maman de Sarah, son adolescente de 16 ans. « Je ne suis pas surpris de la voir s’éclater dans ce bourbier, elle adore ça », explique la maman. « Elle est avec ses copains, elle adore la boue… c’est une vraie petite cochonne », lâche-t-elle en rigolant à gorge déployée.
Avec le succès de cette nouvelle édition du tournoi, les organisateurs prévoient de réitérer l’expérience, cette fois-ci en format Coupe du Monde. En 2023, lors du dernier Mondial de rugby cochon, 32 équipes se sont disputé le titre. « Si des équipes européenne et même mondiale veulent venir, c’est ouvert. On aimerait bien avoir Fabien Galthié également, ça serait la classe », termine Jean-Christophe avant de se diriger vers la buvette qui tourne à plein régime.
Les matchs durent 10 minutes et voient s’affronter deux équipes de six © Radio France – Valentin Plat
Pour ce tournoi de rugby cochon, les équipes sont mixtes © Radio France – Valentin Plat