Une dame en robe bleue traîne un regard inquiet. Elle a cherché un coin d’ombre sur le trottoir qui fait face à la maison d’arrêt de Strasbourg (Bas-Rhin). Avec ses deux grands enfants, elle a fait la route depuis Colmar, à 70 kilomètres, pour le parloir du samedi et revoir son mari, incarcéré depuis quatre mois. Il n’en est pas à son premier passage en prison alors, la maison d’arrêt, la dame à la robe bleue, elle connaît. «Même les chiens sont mieux traités que ça», lâche-t-elle.
Il est bientôt 14 heures et l’heure du parloir approche. En s’éloignant, elle affirme tout son soutien à la manifestation qui démarre au même moment, devant les grilles de l’établissement pénitentiaire. Un appel au rassemblement, diffusé de manière informelle sur les réseaux sociaux, sans organisateur revendiqué, pour réclamer «des conditions de détention décentes pour les prisonniers» après la mort, dimanche 29 juin, d’un détenu dans l’incendie de sa cellule.
Agé de 57 ans, Serge Meckes était incarcéré depuis octobre 2024 et avait été condamné à quatre mois de prison pour «violence avec usage ou menace d’une arme sans entraîner d’incapacité». Il se trouvait en attente de jugement pour «meurtre par personne en état d’ivresse manifeste». Une enquête a été ouverte par le parquet de Strasbourg, qui doit déterminer l’origine de l’incendie.
Depuis 2021, il est le septième détenu mort dans cette maison d’arrêt. Ce samedi 5 juillet, une trentaine de personnes, dont d’anciens déte