Le sommet des Brics s’ouvre ce dimanche à Rio de Janeiro dans un climat commercial tendu. Le groupe élargi à 11 pays, sous l’impulsion du président brésilien Lula, entend dénoncer dans sa déclaration finale les droits de douane « unilatéraux » mis en place récemment par les États-Unis. Selon le projet de texte consulté par l’AFP, les Brics exprimeront leurs « graves préoccupations face à l’augmentation des mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce » et enfreignent les règles de l’OMC.
Sans jamais citer Donald Trump, le message vise clairement la politique commerciale de Washington, relancée depuis son retour à la Maison Blanche. « De telles mesures menacent de réduire davantage le commerce mondial » et risquent d’« affecter les perspectives de développement économique dans le monde », avertit le texte.
Réactions en chaîne à Tokyo et à Paris
Le Japon est lui aussi dans le viseur de la Maison Blanche. Le Premier ministre Shigeru Ishiba a déclaré dimanche qu’il ne « transigerait pas facilement » dans les négociations avec les États-Unis. Il conteste les hausses de droits de douane décidées unilatéralement, que Trump menace d’appliquer dès mercredi. « Pourquoi ce serait injuste ? En quoi est-ce injuste ? Nous sommes différents », a-t-il insisté, rappelant que le Japon est le premier investisseur étranger aux États-Unis.
En France, le ministre de l’Économie Éric Lombard a estimé que l’Union européenne devait se préparer à répondre avec « plus de vigueur » en cas d’échec des discussions ce week-end à Washington. « Les États-Unis jouent au caïd, ce n’est pas acceptable », a-t-il lancé samedi lors des Rencontres d’Aix.
Le président du Medef Patrick Martin a lui aussi réagi à cette nouvelle escalade. « La partie n’est pas finie et ne se finira pas le 9 juillet », a-t-il jugé, appelant à ne pas se laisser « mener à l’abattoir ». Tout en minimisant la portée d’une éventuelle année blanche sur les dépenses publiques françaises, il s’est dit « beaucoup plus inquiet des relations commerciales avec la Chine », pointant l’afflux de produits chimiques et sidérurgiques sur le marché européen.