Fin juin, début juillet, la plupart des mairies du pays de Saint-Brieuc ont retiré les drapeaux de pays étranger de leurs frontons. Une décision prise notamment après la réception, le 20 juin, d’une note de la préfecture des Côtes-d’Armor rappelant « aux maires les règles applicables au pavoisement sur les bâtiments publics ». Des décisions que conteste Corentin Poilbout, conseiller municipal et communautaire d’opposition. Selon l’élu, « la neutralité mal interprétée ne peut servir de prétexte à l’indifférence ».
Une mauvaise interprétation du droit selon l’élu
Avançant sa qualité professionnelle d’avocat, il argumente sa position à l’aide de plusieurs « jurisprudences », notamment une décision du tribunal administratif de Versailles datant du 20 décembre 2024, qui « a solennellement jugé que le simple pavoisement aux couleurs de l’Ukraine « relève d’un geste symbolique et non partisan », en parfaite cohérence avec l’élan humanitaire porté par l’État français. »
En conséquence, Corentin Poilbout « appelle les communes de l’agglomération de Saint-Brieuc – et plus largement costarmoricaines – à s’inscrire dans cette dynamique juridique et morale ». Et poursuit : « À compter de ce lundi 7 juillet, les façades municipales pourraient se parer, côte à côte, des drapeaux français, européen et ukrainien ». « Cette initiative, loin d’être un simple emblème, serait l’affirmation claire qu’une lecture équilibrée du droit administratif permet de concilier neutralité et humanité », conclut-il dans son communiqué.
Et le drapeau de la Palestine ?
Ce raisonnement est-il valable pour le drapeau palestinien, qui était installé il y a encore quelques jours sur la façade de la mairie de Saint-Brieuc ? Non, répond l’élu : « Afficher ce drapeau ne relève pas uniquement d’une considération humanitaire, mais également de la revendication politique ce qui porterait atteinte au principe de neutralité du service public, la Palestine n’étant pas reconnue par l’Onu », exprime-t-il.
Précisément, le pays est doté du statut d’observateur permanent, sans être membre de plein droit. Près de 150 pays reconnaissent l’État palestinien et Emmanuel Macron a récemment déclaré que la France le reconnaîtrait également dans les prochains mois.