Faire en sorte que ses contemporains ne confondent plus Manet et Monet ou Giacometti et Giacobetti, telle est, en quelque sorte la mission que c’est assignée Christine Matabon.

Depuis une dizaine d’années en effet, à la tête de l’école Calliopé, école dont elle est, à elle seule, l’encadrement et le personnel enseignant, notre passionnée initie à l’histoire de l’art tous les Nantais désireux de ne plus arpenter les musées et les galeries en aveugles.

Des grottes de Lascaux à Banksy, bref de l’art pariétal au street art, c’est à l’histoire de l’image, dans sa quasi-globalité, qu’entend nous convier cette passeuse de savoir infatigable.  Certains cours peuvent être thématiques, mais je privilégie toujours, tant que faire se peut, une approche globale. Avoir de bonnes notions chronologiques concernant l’histoire artistique m’a toujours semblé vital .

Ne plus être
au garde à vous

Qu’on se rassure pourtant, le but de ces cours du soir, et dès la rentrée prochaine, d’après-midi, dispensés dans l’amphithéâtre du lycée Talensac ou dans une salle de la rue Du-Guesclin n’est pas de transformer les élèves en bête à concours ou en érudits pour jeux télévisés.

Le but premier serait de fournir aux auditeurs des armes suffisantes pour pouvoir exercer, en toute liberté, leur sens critique face aux œuvres artistiques du passé ou du présent.  Je vois encore trop souvent dans les musées de pauvres visiteurs au garde à vous face aux œuvres, un peu comme si la réputation intimidante de ces peintures et sculptures, en leur paralysant l’entendement, leur interdisait toute approche critique. J’en vois d’autres, tout aussi intimidés, se précipiter sur le titre et la cartouche explicative d’une toile avant même d’oser porter ses yeux sur elle. Permettre une approche moins ridiculement sacralisée, mais plus informée de l’art, a toujours été mon premier souci », résume cette ex-libraire qui, non contente d’animer son école, intervient également à la faculté et à l’Université Permanente.

Info : calliope-histoiredelart.fr