Par

Rédaction Normandie

Publié le

5 juil. 2025 à 16h18

On lui doit les plus grands tubes des comédies musicales de ces 20 dernières années. Benoît Poher revient cette fois-ci aux commandes du très ambitieux spectacle musical Monte Cristo, au Zénith de Rouen (Seine-Maritime), le 31 octobre 2026. Pour nous, il se livre sur la préparation de ce blockbuster de grande ampleur.

Actu : Comment avez-vous bâti le son Monte Cristo pour cette comédie musicale ?

Benoît Poher : Ce qui est passionnant dans cette aventure, c’est la conjonction de plusieurs talents qui sont assez éclectiques. Sur Monte Cristo, il y a une grande richesse d’émotions, de lieux. La règle était au départ de ne pas se poser de limites. Après c’est toute l’équipe, Franklin Ferrand en première ligne, qui apporte ses avis et ses expertises. Cette équipe apporte l’émotion dans les arrangements. J’amène les idées principales, l’ambiance, la trame. C’est agréable pour moi de voir d’autres personnes talentueuses, prendre ces idées et les magnifier. Si vous trouvez que ces trois premiers titres sont audacieux, alors vous verrez que ce n’est que le début. Il y a même des titres qui vont beaucoup plus loin. C’était tout l’intérêt avec Franklin de composer l’intégralité d’une comédie musicale, c’était de faire des choses qui n’avaient jamais été faites avant.

Vous co-composez ce spectacle avec Franklin Ferrand (Vegarstar). Comment avez-vous élaboré ensemble la direction du spectacle ? 

BP : Quand je suis arrivé au lycée, Franklin faisait partie du groupe Noisy Fate et c’étaient les stars du lycée. Je regardais ça en me disant qu’il fallait que je fasse partie d’un groupe pour être comme eux. C’est comme ça que KYO est né finalement… J’ai ce souvenir de ce lundi matin dans l’amphithéâtre avant le contrôle de maths où on se retrouvait avec lui et qu’on avait enregistré le week-end. Une compétition saine où on est devenu amis. Sur Monte Cristo, l’unicité s’est faite naturellement. On écoutait les mêmes choses. On partage un ADN commun. Ce n’est pas coutumier mais il nous est arrivé de partager la composition d’un même morceau.

Le spectacle musical consacré au Comte de Monte-Cristo sera joué en octobre 2026 au Zénith de Rouen (Seine-Maritime)
Le spectacle musical consacré au Comte de Monte-Cristo sera joué en octobre 2026 au Zénith de Rouen (Seine-Maritime) (©Affiche du spectacle)

Est-ce une contrainte ou une force inspiratrice de composer sur un matériau déjà préétablit ?

BP : Je dirais que c’est une contrainte mais aux effets positifs car c’est réconfortant de savoir où l’on va avec précision. Ce qui était très agréable, c’est que c’était un processus qui était malléable. Depuis, le livret a beaucoup bougé. Franklin et moi-même avons dû nous adapter à ces changements. Mais parfois, lorsque nous avions une chanson qui était particulièrement réussie mais qui n’avait pas forcément sa place dans le livret, les auteurs ont créé une place pour ce morceau. C’est ce que j’aime dans l’énergie de ce spectacle, c’est qu’on valorise les talents, là où ils sont performants.

Alexandre Faitrouni, adepte du théâtre et Julien Mairesse directeur de grands shows comme Gims, Soprano ou Aya Nakamura signent la mise en scène. Un duo complémentaire ?

BP : Ce qui est sûr, c’est qu’il y a de l’ambition. Dans l’âge d’or des comédies musicales, il y a eu de très gros succès, très ambitieux visuellement. Mais il arrivait parfois que cela manquait de justesse dans le jeu ou des artistes qui jouaient bien la comédie mais qui vocalement étaient limités. La volonté d’Alexandre était d’avoir des grands chanteurs qui jouent très bien la comédie. Mais quand on a un projet si ambitieux qui doit s’adresser au grand public, il y a aussi la volonté d’en faire un blockbuster. Et ça passe par l’expertise de Julien Mairesse qui a cette culture du spectaculaire. Et les premières images de sa vision du spectacle m’ont donné envie d’en voir plus. Son talent va donner un vrai décor avec des projections d’images et de mapping. On aura le meilleur des deux mondes.

Au sujet du cast. Ce sont des artistes complets, capables de chanter, danser et jouer : le signe que Monte Cristo en plus d’être spectaculaire sera irréprochable dans le jeu ?

BP : Absolument ! Après je ne sais pas si c’est un signal qu’on envoie mais ce qui est intéressant, ce que sont de talentueux artistes qui n’ont pas fait de télécrochets, qui sont certes inconnus, mais qui sont complets. Je pense qu’une fois que nous aurons tout monté et que le public découvrira Monte Cristo, il y a aura cette tradition dans la comédie musicale qui est celle du bouche à oreille. Et j’espère que le public se dira qu’il a vu quelque chose d’exigeant qu’il n’aura jamais vu avant. .

Depuis 10/20 ans, les attentes du public pour ce genre de spectacle changent. Comment percevez-vous cette évolution ?

BP : Il est vrai qu’à cette époque-là, dans cette industrie lorsqu’il y a un gros succès, on essaye de le renouveler. C’est vrai que l’incroyable succès du Roi Soleil a vu la genèse d’autres comédies musicales sur le même fonctionnement. À l’époque, on me demandait faire ce que je savais faire avec la patte KYO. J’avais donc un travail d’adaptation au fond. Parfois, il y a eu aussi des échecs qui ont refroidi l’industrie et ça a été le désert. Il y a eu des exceptions comme le Roi Lion qui sont indestructibles. Mais ça a mis du temps pour que les gens se déplacent à nouveau et que les producteurs y retournent. Je pense qu’on va voir une vraie évolution dans les mois et les années qui viennent car tout le monde a à cœur de ne pas faire les mêmes choses qu’il y a 20 ans.

De notre correspondant Guillaume Bataille

Suivez l’actualité de Rouen sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.