Les chaînes du groupe TF1 sont au couleur de la saga Jurassic cette semaine. Après les diffusions de Jurassic Park et Jurassic World, la première chaîne propose l’ultime volet de la saga portée par Chris Pratt et Bryce Dallas Howard ce dimanche 6 juillet. C’est la première fois que le groupe peut proposer Le Monde d’après en clair. Mais alors qu’un nouveau métrage vient d’investir les cinémas du monde, baptisé Renaissance, on fait le point sur le meilleur et surtout le pire de la franchise débutée sous l’égide de Spielberg en 1993.

7 – Jurassic World : le monde d’après (2022)

En 2022, Universal Pictures veut créer l’événement avec la sortie de son Monde d’après. Titre très à propos au sortir d’une crise sanitaire inédite et alors que les salles obscures peinent à réunir les spectateurs. Avec ce troisième film porté par Chris Pratt et Bryce Dallas Howard, le studio veut conclure en beauté le voyage débuté en 2015. Il s’agissait aussi de faire cap sur la nostalgie, en signant le retour d’Alan Grant, Ellie Sattler et Ian Malcolm. Le film formulait aussi la promesse d’évoquer la cohabitation entre les dinosaures et les humains, deux créatures en haut de la chaîne alimentaire qui devait se partager les ressources d’une planète qui vient à en manquer.


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Finalement, il aura surtout été question de multiplier de faire dans la redite et de confiner les héros sur une autre île de tous les dangers. Aucun raptor avec le synopsis. Résultat des courses : une pâle copie de Jurassic Park qui ne se paie pas le luxe d’être captivante comme ses aînées. Nous disions dans notre critique à ce moment-là : “Un film prétexte qui nous laisse de glace et confirme que le spin-off doit choisir la voie de l’extinction, et pour de bon cette fois”.

6 – Jurassic World  (2015)

Un nouveau film Jurassic, 14 ans après l’échec critique du troisième volet de la saga principale, l’idée était saugrenue. Mais les progrès en matière d’effets visuels suffisaient à justifier cette prise de risque, les dinosaures promettaient d’être plus réalistes que jamais. Steven Spielberg n’avait néanmoins pas rempilé à la réalisation de cette suite, se contentant d’agir en qualité de producteur. À sa place, Colin Trevorrow avait la lourde responsabilité de faire honneur au cinéma d’aventure autant que de réinventer la recette. Un poids assez conséquent sur les épaules d’un réalisateur qui n’a qu’un film à son actif.

Et… Bah c’était assez peu inspiré. Si les créatures du crétacé sont splendides, plus vraisemblable que jamais, force est de constater que le film n’est pas parvenu à encapsuler toute l’ambiance et l’esthétique de Jurassic Park. C’est particulièrement vrai du côté du versant plus angoissant de la proposition, jamais les dinosaures n’apparaîtront comme une menace suffisamment grande pour nous décoller de notre siège. Le film préfère s’attarder sur la comédie et le déluge d’action, on repassera pour les grosses frayeurs. Un film qui fait vendre du popcorn à défaut de nous avoir soufflés.

5 – Jurassic Park III (2001)

Cette fois-ci, le réalisateur emblématique n’en sera pas. Le metteur en scène, motivé par le succès critique de sa Liste de Schindler, veut se consacrer à des productions plus sérieuses et moins difficiles. Il faut dire qu’il n’a pas eu la vie facile sur le tournage du premier film, tant et si bien que les prises de vues pour le film porté par Ralph Fiennes ont eu l’effet d’une bouffée d’air frais. C’est donc Joe Johnston, qui réalisera plus tard Captain America : First Avenger, qui se charge d’immortalisera cette histoire inédite. Le film fait revenir Alan Grant, huit ans après les événements du premier film.  Le paléontologue jouait les guides pour un couple riche et dans l’espoir de récolter assez d’argent pour financer ses recherches. Mais lorsque leur avion s’écrase sur Isla Sorna, les choses tournent vinaigre.

À sa sortie en 2001, Jurassic Park III est boudé par la critique et le public. Si le film a rapporté plus de 365 millions de dollars à l’époque, sans l’inflation, l’absence de l’auteur Michael Crichton est notable. L’auteur des romans de la saga n’a pas apprécié le chaos généralisé en coulisses et a préféré passer son tour. Le troisième film de la saga multipliera alors les idées hasardeuses, se concentrant sur la reproduction d’une recette plutôt qu’une envie d’en raconter plus sur ces colosses passionnants.

4 – Jurassic World : Fallen Kingdom (2018)

En 2018, Trevorrow passe brièvement la main à la réalisation. Avant de reprendre du service pour Le monde d’après, le metteur en scène confie à Juan Antonio Bayona le bon soin d’insuffler un peu plus d’effroi dans ce reboot. Il a l’expérience de l’horreur avec L’orphelinat, celle du grand spectacle et de la catastrophe avec The Impossible. Il doit tout de même travailler à partir d’un scénario de Trevorrow et Derek Connolly. L’idée est pour eux de trouver un prétexte pour renvoyer leurs héros : Owen et Claire sur l’île de Jurassic World menacée par un volcan qui va entrer en éruption. Les dinosaures sont en danger et nos deux personnages sont les seuls à s’en préoccuper. Une approche somme toute plutôt bonne mais qui se parasitée par la folie des grandeurs d’Universal.

Si la réalisation de Bayona ne démérite pas, notamment quand il s’agit d’explorer les intérieurs confinés d’un vieux manoir, le réalisateur est ralenti par une intrigue qui manque de mordant et qui fait des choix douteux. C’est particulièrement vrai concernant le clonage humain, qui ralentira ce film et son successeur. On a aussi beaucoup de mal avec les héros de cette nouvelle saga, plus insupportable à chacune de leurs apparitions.

3 – Jurassic World Renaissance (2025)

Cet été, les dinos refont surface. Exit Claire, Owen et surtout Colin Trevorrow, c’est Gareth Edwards qui se charge de la mise en scène. David Koepp, auteur des deux premiers films, est à l’écriture. De nouveaux personnages sont immortalisés et ils se rendent sur une nouvelle île. Sous l’impulsion du patron d’une entreprise pharmaceutique, une mercenaire, un paléontologue et une capitaine sont envoyés sur un site d’InGen pour récupérer l’ADN de trois dinosaures mutants. Leur sang pourrait permettre de développer un remède à l’un des maux les plus répandus au monde.

Jurassic World Renaissance est le meilleur des moins bons Jurassic, loin devant les récentes propositions d’Universal. À la mise en scène, la papa de Rogue One s’amuse avec les jeux d’échelle et les effets de style pour surprendre. Dommage que le récit ne suive pas (encore) et qu’il passe trop de temps avec ses intrigues secondaires qu’à construire son trio de choc. Tout est prévisible, manque de cœur et peine à émuler l’attachement qu’avaient les spectateurs avec le trio originel. On passe un bon moment, mais moins bon qu’espéré. Notre critique est disponible ici.

2 – Jurassic Park II (1997)

À peine quatre ans après le premier Jurassic Park, Steven Spielberg remet le couvert en adaptant Le Monde perdu. Le deuxième roman met en scène Ian Malcom et Sara Harding alors qu’ils explorent un site B de InGen. Le film reprend cette idée mais fait du rescapé de Jurassic Park un sauveteur de sa petite amie. Elle est sur Isla Sorna pour capturer des images des dinosaures en totale autonomie. Le capitaliste repenti espère prouver au monde que les créatures doivent être protégées et laissées tranquilles. Dans le même temps, le conseil d’administration d’InGen envoie une équipe pour récupérer des spécimens et ouvrir un nouveau Park en plein San Diego.

Si ce second film n’a pas l’attrait de la nouveauté ni la capacité de surprendre, il profite de la montée en puissance de l’horreur dans la saga. Avec une scène suspendue dans le vide d’une efficacité rare et une traque dans la jungle luxuriante qui touche aussi sa cible, Le monde perdu est un nouvel ajout profitable à la saga. Les potards sont poussés à fond (un raptor est maîtrisé grâce à une figure de gymnastique) et on se frotte les mains quand un T-Rex sillonne un quartier résidentiel. C’est tout ce que l’on espérait, voir les dinosaures confrontés à notre monde civilisé. Dommage que la séquence ne dure que quelques instants…

1 – Jurassic Park (1993)

Ça ne surprendra personne, mais le premier film de Steven Spielberg reste inégalé. Toutes les scènes sont iconiques, soignées et ont marqué l’histoire du grand écran. De la découverte de dinosaures de chair et d’os par Ellie et Alan à une scène dans les cuisines sous hautes tensions en passant par le final et sa banderole virevoltante, tout dans le premier volet n’est que peur et émerveillement, exactement ce que procurent ces animaux préhistoriques à tous les passionnés. Le film est aussi une prouesse technique, qui marquera un tournant pour l’industrie cinématographique en faisait intervenir des monstres de 3D quand les animatroniques (surtout utilisé pour les plan serrés) ne suffisent plus.

Le film a redéfini le spectacle sur grand écran, poussant le réalisme à une échelle que personne ne pouvait anticiper. Plus encore, Spielberg aura défini tout un imaginaire collectif autour de ces créatures disparues et inspirera nombreux autres cinéastes. Jurassic Park est culte… mais vous n’aviez sans doute pas besoin de nous pour le savoir. Si culte que la licence a été incapable de vraiment reproduire le miracle.

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