« Vivent les Comores et vive Marseille ! » C’est avec ces mots qu’une centaine de jeunes Comoriens réunis dimanche 6 juillet sur la place des Réformés (1er) ont brandi leur drapeau orné des quatre étoiles qui représentent les îles de l’archipel, au sud-est de l’Afrique, à l’occasion des 50 ans de son indépendance. Entourés de leurs aînés, ils sont l’une des premières générations à questionner leur binationalité, évoquant même « le devoir de retour ».

Au premier rang, Zainou, la vingtaine, vit à Arles mais passe le plus clair de son temps à Marseille pour le travail. Lorsqu’elle était encore adolescente, ses parents l’ont bercée des récits sur l’indépendance de son pays d’origine. « On a grandi avec l’idée qu’un jour, on rentrerait aux Comores pour faire vivre cet héritage. La double culture est extrêmement présente, car nous sommes environ 50 000 Comoriens à Marseille : c’est plus que la population concentrée dans beaucoup de villes de l’archipel. Alors, on y retourne régulièrement, même si les billets d’avion coûtent jusqu’à 2 500 euros par personne », chiffre-t-elle en se pinçant la lèvre.