L’incendie est venu du ciel. C’est ce qu’ont découvert les équipes de la ville de l’Ile-Saint-Denis et son maire, Mohamed Gnabaly (SE), en visionnant les caméras qui équipent le stade Robert-César, depuis un sinistre criminel qui a touché en 2020 la pelouse synthétique du site sportif.

« Une quinzaine de fusées parachute ont été tirées de je ne sais où et sont tombées sur le stade à différents endroits », explique Mohamed Gnabaly, que nous avons joint ce dimanche en fin de journée. Utilisés comme feux d’artifice, ces petits engins peuvent monter assez haut en l’air, avant de redescendre avec un parachute. Les faits se sont produits au cœur de la nuit de samedi à dimanche, à 1h40 du matin, selon les éléments de la municipalité.

« Le stade Robert-César est un lieu isolé, dans un secteur calme le soir, entre le collège et une zone d’activités », poursuit le maire. C’est d’ailleurs sur cet espace en bord de Seine que s’est déroulée l’année dernière, Station Afrique, la fan-zone dédiée aux sports et à la culture africaine pendant les Jeux olympiques 2024.

Le gardien est sorti avec les extincteurs

« On a un gardien qui loge sur place et c’est lui qui nous a appelés, un peu affolé, en signalant que plusieurs feux s’étaient déclarés sur le stade, continue Mohamed Gnabaly. Il a alerté les pompiers et il est sorti avec les extincteurs pour commencer à éteindre les départs d’incendie, notamment un qui était à proximité du gymnase. »

La tâche est rendue d’autant plus délicate que le site est en travaux pour réaliser deux courts de tennis et un terrain de padel. « Il y avait des matériaux de chantier, souligne le maire, mais heureusement, plus de peur que de mal. C’est surtout la pelouse synthétique qui a été brûlée à plusieurs endroits. »

L'Ile-Saint-Denis, le 21 juillet 2024. Le stade Robert-César a accueilli la fan-zone Station Afrique pendant les JO 2024. (LP/C.G.)L’Ile-Saint-Denis, le 21 juillet 2024. Le stade Robert-César a accueilli la fan-zone Station Afrique pendant les JO 2024. (LP/C.G.)

Mohamed Gnabaly qui va déposer plainte, s’interroge sur ce qui se cache derrière cette pluie de fusées parachute. Il n’hésite pas d’ailleurs à dénoncer sur les réseaux sociaux, une « tentative d’incendie criminelle ». « On ne sait pas si c’est volontaire, mais c’est quand même gros qu’une quinzaine de fusées parachute arrivent ainsi au stade, nous précise-t-il. On se pose la question sur la volonté de nuire à un équipement public. Il n’y a jamais eu de feux d’artifice dans cette zone, mais en revanche, on a un passif, puisqu’en 2020, on a eu un incendie criminel sur le stade. »

Selon la municipalité, plus de six millions d’euros ont été investis sur le site sportif, depuis 2020.