- À Lille, les patients qui se rendent à la permanence de SOS Médecins trouvent porte close depuis le 3 juillet.
- Un praticien, en consultation, a été frappé par les proches d’une patiente mécontente.
- Ses collègues ont décidé de suspendre l’activité par solidarité.
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Le 20H
Yann Lim, le président de SOS Médecins Lille, est encore sous le choc. Mercredi 2 juillet, un médecin a été agressé à son cabinet. Il raconte : « Ils sont arrivés directement jusqu’à son cabinet. Ils sont entrés, ont fait sortir les gens et se sont enfermés avec le médecin », détaille-t-il dans le reportage en tête de cet article. Il se passe ensuite deux minutes durant lesquelles le médecin affirme avoir été frappé par deux hommes. Selon ses propres termes, il s’est vu mourir.
Je suis dévasté, très affecté, totalement surpris, on est démuni, voilà
Yann Lim, président de SOS Médecins Lille
Dans le cabinet de SOS Médecin à Lille, tous les confrères du soignant sont abasourdis. « Je suis dévasté, très affecté, totalement surpris, on est démuni, voilà. Donc, on n’a pas la maîtrise de la situation, on ne peut pas laisser passer ce genre d’événement sans dire quelque chose, sans faire quelque chose », ajoute Yann Lim. Alors depuis 48 heures, le cabinet est en grève, fermé. Selon des premiers éléments, une patiente était venue dans la matinée. Mécontente de sa consultation, elle a envoyé deux de ses proches pour mener une expédition punitive.
Les patients, qui trouvent porte close, se sont tous montrés affectés et surtout solidaires. « Les gens qui travaillent ici sont vraiment sympas, ils sont respectueux », assure une mère de famille. « C’est des médecins, ils sont là pour notre bien avant tout et c’est ridicule, je trouve », renchérit un jeune homme. Un autre trouve cet acte « vraiment déplorable ». La victime est âgée d’une soixantaine d’années, aguerrie à l’urgence et aussi à certains actes de violence. Mais ce vendredi soir, il a confié à ses confrères être en profonde détresse psychologique.
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Et depuis ce jeudi 3 juillet, tous les cabinets de SOS médecins de la métropole lilloise exercent leurs droits de retrait. Ils sont en grève par solidarité. « Nous ne sommes pas là pour être insultés, vilipendés, maltraités. On prémédite quelque chose et parce qu’on n’a pas été content de la décision du médecin, on décide de venir lui casser la gueule dans son cabinet », s’insurge Serge Bomoko, le président de SOS Médecins Roubaix.
En 20 ans, les actes de violence à l’encontre des médecins ont triplé. Dans le Nord, on compte déjà 216 agressions depuis le début de l’année.
La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Marion FIAT et Bora AGIRBAS