Alors que le sort de Cécile Kohler et Jacques Paris crispe toujours autant, un nouveau sujet pourrait attiser la discorde entre Paris et Téhéran. Un jeune Français qui faisait une randonnée à vélo en Iran n’a plus donné de nouvelles à ses proches depuis le 16 juin, une disparition jugée « inquiétante », a déclaré dimanche une source diplomatique française interrogée sur un avis de recherche posté sur les réseaux sociaux.

« Cette disparition est inquiétante. Nous sommes en lien avec la famille à ce sujet », a indiqué cette source, en rappelant qu’il est recommandé aux ressortissants français de ne pas se rendre en Iran, Téhéran mettant en œuvre « une politique délibérée de prise d’otages occidentaux ».

Franco-allemand de 18 ans

D’après cet avis de recherche posté sur Instagram, Lennart Monterlos, âgé de 18 ans, a également la nationalité allemande. Cette source n’était pas en mesure de dire si ce jeune Français fait partie des Européens récemment arrêtés en Iran, accusés d’espionnage pour Israël.

L’Iran « cible des ressortissants français de passage qu’il accuse d’espionnage et qu’il détient dans des conditions indignes, dont certaines relèvent de la définition en droit international de la torture », a souligné la source diplomatique.

« Il est recommandé aux ressortissants français de ne pas se rendre en Iran » et « pour ceux qui y seraient déjà de passage, il est recommandé de quitter le territoire iranien immédiatement en raison des risques d’arrestation et de détention arbitraire », a-t-elle insisté.

« Diplomatie des otages »

Cette semaine, la situation de Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis trois ans, a pris un nouveau tournant, les deux Français ayant été notifiés de trois chefs d’inculpation passibles de la peine de mort, à savoir « espionnage pour le Mossad », le service de renseignement extérieur israélien, « complot pour renverser le régime » et « corruption sur Terre ».

De tels chefs d’accusation sont une « provocation à l’égard de la France » et un « choix inacceptable d’agressivité », a fustigé jeudi Emmanuel Macron. « Je pourrais dire simplement que c’est fantaisiste si ce n’était pas criminel ». Le président français a menacé l’Iran de « mesures de rétorsion ».

Les chancelleries européennes accusent Téhéran de pratiquer la « diplomatie des otages » pour notamment peser dans les très sensibles discussions sur le nucléaire iranien, dans l’impasse depuis des années, et obtenir une levée des sanctions.