Un réflexe d’autant plus opportun que huit nouveaux sites de baignade viennent d’ouvrir : cinq dans la Marne ,le 28 juin, et trois dans la Seine, le 5 juillet. Au total, l’Île-de-France compte désormais 27 sites de baignade répartis sur six départements. C’est la Seine-et-Marne qui en compte le plus avec huit sites, principalement implantés dans des bases de loisirs. Mais les baigneurs doivent redoubler de vigilance, car les dangers existent. Plongée dans un univers rafraîchissant.
L’ouverture de ces nouveaux sites de baignade en Île-de-France marque l’aboutissement du Plan baignade lancé en 2016, afin d’assurer la salubrité des eaux de la Seine et de la Marne. Un plan pour lequel l’État et les collectivités locales ont investi 1,4 milliard d’euros et que l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024 a permis d’accélérer.
En Seine-et-Marne, les huit sites officiels sont basés à Champs-sur-Marne, Meaux, Jablines-Annet, Vaires-Torcy, Bois-le-Roi, Gouaix, La Grande-Paroisse et Souppes-sur-Loing.
Les catégories
Il existe deux types de baignade : les baignades naturelles, qui sont parfois en capacité d’accueillir du public, et les baignades artificielles, dont l’eau est maintenue captive (séparée des eaux de surface ou souterraines) par un aménagement. La qualité des eaux fait l’objet d’une surveillance constante durant tout l’été, afin d’éviter des risques sanitaires.
© Île régionale de loisirs de Vaires-Torcy.
Les contrôles
Les baignades sont ainsi soumises au contrôle des services de l’État durant leur période d’ouverture au public. L’eau est contrôlée au minimum une fois par mois par l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France. Sa qualité demeure, en effet, une préoccupation essentielle de santé publique. Le contrôle sanitaire consiste en une analyse de la qualité microbiologique de l’eau. Cette analyse est déterminée au travers des deux indicateurs bactériens réglementés : l’Escherichia coli et les entérocoques intestinaux.
L’exploitant du site réalise aussi régulièrement des analyses microbiologiques et physico-chimiques dans le cadre d’une surveillance sanitaire. Au cours de la saison estivale, les résultats des prélèvements sont comparés à des valeurs seuils permettant d’apprécier la qualité microbiologique de l’eau. En cas de dépassement de ces seuils réglementaires, l’ARS évalue le risque sanitaire pour la population et fixe des mesures de gestion en collaboration avec le responsable du site de baignade concerné et peut interdire temporairement la baignade. En Île-de-France, parmi les baignades contrôlées, huit ont été identifiées comme présentant un risque de prolifération de cyanobactéries (bactéries photosynthétiques). Quatre sont situées en Seine-et-Marne.
Les risques
La pratique des loisirs de l’eau comporte des risques : d’abord la noyade malheureusement (voir encadré), mais aussi les infections liées à une eau de mauvaise qualité par contact cutané ou par ingestion. Le risque infectieux, associé à la baignade dans une eau de mauvaise qualité microbiologique, se traduit principalement par des gastro-entérites, des otites ou des dermatites.
Des risques microbiologiques particuliers (leptospirose et cyanobactéries) existent également en eau douce. Quant au risque chimique, il résulte principalement d’éventuelles pollutions par déversement accidentel, mais il reste exceptionnel. Enfin, d’autres risques sont liés, notamment, à une trop longue exposition au soleil : brûlure, coup de chaleur, déshydratation…
© DR L’évaluation
À l’issue de chaque saison estivale, une évaluation globale de la qualité des eaux de baignade naturelle est réalisée par l’Union européenne, à partir de l’ensemble des résultats obtenus lors de la saison écoulée et des trois précédentes. Cela conduit à un classement réparti en quatre catégories, en fonction de la qualité de l’eau (excellente, bonne, suffisante ou insuffisante).
Les eaux de baignade doivent être qualifiées de “suffisantes’’ pour satisfaire à l’objectif de qualité européen. En 2023, huit sites franciliens ont été jugés “excellents’’. À la différence des baignades naturelles, les baignades artificielles ne font pas l’objet d’une classification. Les résultats du contrôle sanitaire, ainsi que les classements sont accessibles sur le site dédié du ministère de la Santé (baignades.sante.gouv.fr).
En Seine-et-Marne, six bases de loisirs (Gouaix, La Grande Paroisse, Souppes-sur-Loing, Annet-sur-Marne, Vaires-Torcy et Champs-sur-Marne) ont été classées dans la catégorie “excellent’’, alors que celle de Bois-le-Roi a été créditée d’un “bon’’. Seule la “plage’’ de Meaux (unique plage fluviale autorisée en Île-de-France) n’a pas convaincu, avec la mention “insuffisant’’. Une mauvaise appréciation qui n’empêchera pas les amateurs de baignade, à Meaux ou ailleurs, de “repiquer une tête’’ avec plaisir au prochain coup de chaud…