l’essentiel
Il a fallu 150 heures de travail pour le restaurer. Depuis le 3 juillet, l’orgue de Bouasse trône à l’Université de Toulouse faisant de l’établissement l’unique faculté dotée d’un tel instrument. Appartenant au physicien français Henri Bouasse, ce patrimoine historique servira d’outil expérimental pour les étudiants de la Faculté sciences et ingénierie (FSI) de Toulouse.
« C’est loin d’être une chose courante », affirmait Paolo Brenni (1954-2021), spécialiste des instruments scientifiques anciens. Depuis le 3 juillet, l’Université de Toulouse se démarque des autres facultés en devenant l’unique établissement possédant un orgue historique. L’instrument du XIXe siècle n’a pas de but artistique, mais il n’en reste pas moins impressionnant.
L’outil avait initialement été placé à la faculté des Sciences des allées Jules-Guesde pour mener des expérimentations. C’est Henri Bouasse, physicien français du XXe siècle et animé par l’étude des phénomènes acoustiques, qui en avait fait l’acquisition à titre scientifique.
L’orgue de Bouasse trône dans une salle de travaux pratique de la FSI
DR – Faculté sciences et ingénierie de l’Université de Toulouse
150 heures de restauration
Entre les différents déménagements et rénovations de la faculté de Toulouse, l’orgue reste plusieurs années dans l’ombre. Il revoit le jour en 2016, avec la création du cabinet de Physique du campus de Rangueil, qui souhaite le restaurer. En 2023, l’orgue de Bouasse retrouve l’intégralité de ses 52 tuyaux grâce à Nicolas Lanaspèze. Le facteur d’orgues y a dédié 150 heures de travail pour y arriver : « Il a été particulièrement intéressant de faire le lien entre un instrument d’études sur l’acoustique et les ondes sonores », partage-t-il dans un communiqué.
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Lors de la restauration, Nicolas Lanaspèze a gardé la particularité scientifique et expérimentale de l’orgue. Son originalité porte sur le mécanisme de distribution de l’air, qui se fait uniquement par deux sommiers ne correspondant pas initialement au reste de l’instrument. De par la nature des colles et des vis utilisées, l’origine anglo-saxonne de l’orgue a également pu être établie.
Une inauguration prévue ce lundi
Pour Éric Clottes, directeur de la Faculté sciences et ingénierie (FSI), cet événement est une réussite. « Aucun étudiant de France n’a l’occasion de travailler les phénomènes acoustiques sur un orgue historique », affirme-t-il. L’instrument à vent, placé dans une salle de travaux pratiques de la FSI, servira d’outil scientifique pour les étudiants concernés.
Celle-ci sera inaugurée le lundi 7 juillet à 13 h au campus de Rangueil (118 rue de Narbonne).