Les murs sentent encore la peinture fraîche. Le mobilier est flambant neuf. Dans les locaux récemment aménagés, à deux pas du cinéma Liberté à Brignoles, tout respire la modernité. À l’évidence, en transférant les locaux du lycée Raynouard à ceux de la place Yves-Testa, tout le monde y gagne. Dans cet espace entièrement dédié aux études à distance, les premiers à en bénéficier sont les étudiants.
Au premier étage, 300 m² ont été aménagés pour offrir un cadre de travail optimal: une trentaine de postes informatiques dans un open space lumineux, connexion Internet, cabines acoustiques individuelles, casques audio, pôle impression, salle de conférences avec écran géant, coin détente et espace restauration… Le tout pensé pour favoriser la concentration et la réussite.
Ouvert à tous
Le critère de base est simple: avoir le Bac ou vouloir décrocher une équivalence et s’inscrire dans un établissement proposant des formations à distance, peu importe sa localisation en France. « Aix-Marseille, Toulouse, Paris, Lille ou Besançon, ces villes sont à la pointe dans ce domaine », constate Florence Breban, officiant en tant que tutrice au Campus connecté qui dispose de 45 places.
Une quinzaine d’apprenants sont actuellement inscrits, de 19 à 50 ans. La plupart résident dans l’agglomération Provence verte mais l’établissement propose un accompagnement individuel toute l’année, ouvert à tous. « Nous accueillons des étudiants de tous horizons: néobacheliers, personnes en reconversion, sportifs de haut niveau, parents d’enfants en situation de handicap, ou encore des personnes angoissées par l’idée d’un grand amphithéâtre, etc. », énumère Mme Breban.
Maintenir son ancrage
Une présence de 12 heures hebdomadaires est exigée dans les locaux, ouverts en continu de 7h à 23h, du lundi au samedi. Un système d’accès libre est en cours d’installation pour faciliter encore davantage la fréquentation.
Droit, anglais, sciences, ingénierie, équivalence au Bac… Une diversité qui enrichit les échanges entre apprenants et favorise une dynamique de groupe, malgré la formation à distance.
L’un des grands avantages du Campus connecté, c’est de pouvoir suivre des études sans devoir déménager dans une grande ville, souvent synonyme de coût élevé. C’est aussi l’opportunité de garder un ancrage local, de maintenir ses repères et son réseau, tout en bénéficiant d’un cadre structuré et stimulant.
« Nous organisons également des activités de cohésion : sorties culturelles, séances de bowling… Et nous faisons intervenir une sophrologue pour aider les étudiants à gérer le stress, notamment à l’approche des examens », précise Florence Breban. Des examens qui, eux, se déroulent en présentiel, dans les établissements d’origine.
Florence Breban l’assure: les décrochages sont moindres et les taux de réussite satisfaisants.
Le Campus connecté de Brignoles est l’un des quatre sites du département du Var, aux côtés de ceux de Draguignan, La Seyne-sur-Mer et Saint-Raphaël. Tous sont rattachés au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Photo S. Ch..
« Cumuler travail et études »
Thierry, 49 ans, Brignoles: « J’ai arrêté les études à 16 ans, en 3e, sans diplôme. Ma mère voulait que je travaille alors j’ai bossé en tant que maçon. J’ai aussi posé des téléviseurs dans des hôpitaux, puis travaillé dans l’aide médico-psychologique, où je suis actuellement. J’ai toujours voulu faire quelque chose d’autre. J’avais envie de passer le Bac mais jusqu’ici les conditions d’admission étaient différentes de celles proposées au campus : c’était en présentiel, ou la formation se déroulait tard dans la soirée. Au final, j’ai passé ici une équivalence, le DAEU, Diplôme d’accès aux études universitaires pour être aujourd’hui en BTS SP3S, Services et prestations des secteurs sanitaire et social. Des formations payées en grande partie grâce au CPF, le Compte personnel de formation. Ceci va me permettre, dans deux ans, de postuler dans le même secteur mais dans la branche administrative. Pour l’heure, je cumule un temps plein et les études. Ça me convient parfaitement. J’aurais voulu connaître cela plus tôt. »
Photo S. Ch..
« Pas envie de partir »
Laura, 22 ans, Vins-sur-Caramy: « Après avoir obtenu le Bac au lycée Raynouard, j’ai passé le BTS GPME, Gestion de la petite et moyenne entreprise. Quitte à réussir ses études, autant continuer… J’ai donc choisi via la plateforme Parcoursup, de suivre une licence de droit mais je ne voulais pas partir de chez moi, chez mes parents. J’ai validé ma première année et en septembre, j’attaque la deuxième. Ici, je suis autonome, je travaille à mon rythme. C’est calme mais on peut aussi travailler en petits groupes. Je prévois de passer cinq ans au campus pour devenir conseillère juridique. »
« Je me suis isolé »
Dylan, 19 ans, Brignoles: « Je suis allé durant deux ans à l’université de Nice pour y apprendre le droit mais petit à petit, je me suis isolé. Je revenais chaque week-end à Brignoles pour participer à des activités locales et voir mes parents. Au campus, j’ai fait un dossier en début d’année en histoire car j’excellais dans cette matière et je suis ici les cours de la fac de Toulouse, mais je ne sais pas encore quoi faire plus tard. »