En filigrane, le marché envoie un signal : les investisseurs commencent à faire davantage confiance à l’Italie qu’à la France. Sur les obligations à 10 ans, la France continue toutefois d’emprunter à un taux plus faible (3,246 %) que l’Italie (3,75 %), mais l’écart continue de se réduire.

Le Sud rattrape-t-il le Nord ? Ou juste la France ?

Les marchés semblent aussi juger la politique de la Première ministre Giorgia Meloni plus favorable. La note souveraine de l’Italie a d’ailleurs été relevée par l’agence de notation Standard and Poor’s le 11 avril dernier, passant de BBB à BBB +. La note française reste meilleure (AA-), mais elle est assortie d’une perspective négative. Ces notes, bien que symboliques, sont un bon indicateur de la confiance générale des marchés vis-à-vis des différents pays ou même régions.

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Les inquiétudes budgétaires en France sont au cœur des préoccupations depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Le gouvernement du Premier ministre François Bayrou, fragilisé par l’opposition, bien qu’il ait échappé à une motion de censure la semaine dernière, n’apaise pas les marchés.

L’incertitude sur les droits de douane pèse toujours sur les marchés : « Pour l’instant, les investisseurs ajustent leurs positions »

Rappelons que, de manière générale, les pays du Sud de l’Europe semblent combler leur retard sur le plan économique. L’Italie, l’Espagne, ou encore la Grèce (dont le taux à 10 ans avoisine désormais celui de la France, autour de 3,25 %) montrent une dynamique de convergence.

Et à titre de comparaison, le taux allemand à 5 ans tourne quant à lui autour de 2,14 %, et à 10 ans autour de 2,56 %. Les investisseurs sont donc clairement plus confiants vis-à-vis de l’Allemagne, malgré les dépenses publiques annoncées par le nouveau gouvernement de Friedrich Merz. Mais la santé budgétaire n’est pas comparable à celle du pays dirigé par Emmanuel Macron.

Et pour la Belgique, le taux des obligations à 5 ans est de 2,46 % et atteint toujours 3,17 % pour les obligations à 10 ans.