Déclarations piquantes, hommages émouvants et sorties pleines de second degré, les entraîneurs et joueurs du Top 14 ont rythmé la saison 2024-2025 bien au-delà du terrain. D’Ugo Mola à Ronan O’Gara, en passant par Uini Atonio ou Grégory Patat, retour sur les phrases marquantes du championnat

Il y a certains endroits, cela leur ferait du bien dans l’équipe qu’ils se foutent dans la tribune

Questionné à l’issue de la victoire toulousaine à Vannes (18-43), lors de la première journée, et sur l’absence sur le banc du manager du RCV Jean-Nöel Spitzer, suspendu plusieurs semaines par la commission de discipline, l’entraîneur des Rouge et Noir avait lancé une petite pique à Ronan O’Gara, son homologue du Stade rochelais, sans le citer. De quoi lancer le match entre les deux clubs de la 2e journée. « Il y a entraîneur et entraîneur. Et Jean-Noël est un entraîneur qui compte. Il y a certains endroits, cela leur ferait du bien dans l’équipe qu’ils se foutent dans la tribune. […] Vous n’avez qu’à regarder ce qui s’est passé aujourd’hui. Ce n’est pas compliqué, il y a des gens respectueux, Jean-Noël fait partie de ces personnes-là. »

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Les équipes viendront moins ici en vacances

Grande première pour le RC Vannes lors de la troisième journée. Vainqueurs de Lyon à La Rabine (30-20), les Bretons ont remporté leur toute première victoire en Top 14. Un moment qui restera dans les livres d’histoire, mais surtout le moyen de lancer leur saison. Karl Château, après la rencontre : « Nous allons peut-être être un peu plus respectés et les autres équipes viendront moins ici en vacances. Nous sommes soutenus par toute une ville et tout un territoire. Mais comme je le disais avant, il y a beaucoup d’articles, dans le Midol, etc., sur le public sympa, sur comment chaque club va se rendre en Bretagne. On a l’impression que tout le monde vient en pèlerinage se faire plaisir et on ne veut pas seulement être le folklore breton mais une vraie belle équipe. »

Ce n’est pas honteux de dire que Paris joue le maintien

L’éclaircie aperçue dans le ciel parisien lors de la huitième journée après la victoire contre Clermont (36-6) s’est rapidement dissipée. Après leur défaite face au Stade rochelais (18-35), les pensionnaires de Jean-Bouin retrouvent la 13ème place synonyme de barrage en fin de saison. Pour Morgan Parra, entraîneur des 3/4 des soldats roses, le Stade français va devoir commencer à s’interroger quant à sa survie dans l’élite. « Aujourd’hui, ce n’est pas honteux de dire que Paris joue le maintien. Je ne dis pas qu’on est en danger complètement et qu’on a le couteau sous la gorge. On est encore maîtres de notre destin. C’est un grand mot de dire qu’on joue le maintien complètement, mais, oui, actuellement, on est 13e. Ça, c’est la vérité. »

Morgan Parra était inquiet de la tournure de la saison des Parisiens

Morgan Parra était inquiet de la tournure de la saison des Parisiens
Icon Sport – Johnny Fidelin

Je n’aurai pas le temps d’aller à Lourdes

Le Stade français s’est rassuré avant Noël. Grâce à une victoire face à Perpignan (24-7), les Parisiens se sont éloignés de la zone rouge. Mais pour le Boxing day, le Stade français se déplace à Toulouse, un défi colossal. Et Laurent Labit ne s’en est pas caché : « Même si on va avoir quatre jours en famille, je n’aurai pas le temps d’aller à Lourdes. Mais on va beaucoup prier autour du sapin (rires). Ce match est au Stadium, on sait ce que ça représente quand le Stade toulousain délocalise dans cette enceinte. »

Aujourd’hui, on a vu Neymar

Ronan O’Gara, manager de La Rochelle, a vivement critiqué Romain Briatte lors de la défaite des Rochelais contre le Stade Français (22-17), début mars. Le troisième ligne a été victime d’un mauvais déblayage de Will Skelton. Si la faute du colosse australien est indiscutable, l’Irlandais a reproché à l’international français d’exagérer l’impact du contact et de simuler. Il l’a donc comparé au footballeur brésilien Neymar en marge de la rencontre. « On est au Parc des Princes et on a vu Neymar… C’est une journée noire pour le rugby. Donner un rouge pour ça ? Je n’essaye pas de protéger Will parce que ce n’est pas bien, mais un rugbyman qui fait ça… C’est assez intéressant ce geste. »

Je pense qu’on va arrêter de parler un petit peu

Alors qu’ils n’ont plus gagné depuis le 4 janvier, les Rochelais sont en pleine crise. Après avoir subi une cinquième défaite en six matchs de Top 14 à Clermont (33-19), Uini Atonio s’était exprimé sur l’état d’esprit qui habitait les Maritimes. « On a bien travaillé la semaine, mais plus cela va plus on dit la même chose. Je pense qu’on va arrêter de parler un petit peu. On est en danger depuis plusieurs matchs mais on ne va rien lâcher. Il faut se souder et trouver des solutions pour gagner des matchs. »

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Contre Clermont, les Rochelais de Uini Atonio avaient été bousculés

Contre Clermont, les Rochelais de Uini Atonio avaient été bousculés
Icon Sport – Hugo Pfeiffer

Je voudrais lui renvoyer ce message aujourd’hui

Le tragique décès de Josaia Raisuqe le 8 mai dernier a bouleversé le monde du rugby. À commencer par Laurent Millotte l’arbitre que le Fidjien avait soulevé lorsqu’il était à Nevers : « Il m’avait offert son maillot dédicacé de Nevers. Il devait le faire pour ce qui aurait dû être mon dernier match en tant qu’arbitre. Sauf que je n’avais pas pu le faire, puisque j’avais le Covid. Mais Josaia m’a quand même attendu à Nevers et m’a remis son maillot dédicacé sur lequel il avait écrit “God bless” (“Que Dieu te bénisse”). Je voudrais lui renvoyer ce message aujourd’hui », conclut-il plein d’émotions.

Chacun se regarde, vous avez huit jours pour revenir avec un autre état d’esprit

À l’issue de l’inattendue défaite du Stade toulousain à domicile contre le Racing 92 (35-37), Ugo Mola a réuni ses hommes au milieu de la pelouse d’Ernest-Wallon pour les mettre face à leurs responsabilités : « Rendez-vous dans huit jours. Avec l’engagement qu’on a pris dans la gueule aujourd’hui, si on n’en met pas autant, a minima… Pas un ballon pris, sept rucks perdus : les gars vous pouvez m’expliquer ce que vous voulez, faire toutes les soirées que vous voulez… Chacun se regarde, vous avez huit jours pour revenir avec un autre état d’esprit. Sinon, on donne le championnat comme on a donné la coupe d’Europe à d’autres. Bonne soirée ». Ce discours d’après-match aura eu le mérite d’être clair et entendu par les Toulousains au vu de leur fin de saison…

On a bu trop de bière et le cerveau a été moins efficace

Au retour d’une semaine de célébrations suite à la victoire en Champions Cup, l’Union Bordeaux-Bègles s’est inclinée avec les honneurs sur la pelouse de Mayol face à Toulon (27-10) et surtout sans encaisser de bonus offensif. Après cette défaite, le manager Yannick Bru a pris la parole pour revenir sur cette défaite, en faisant un clin d’oeil à l’état de forme de ses joueurs. « Il y a eu des erreurs techniques qui s’expliquent par le manque d’énergie. On a bu trop de bière, et le cerveau a été moins efficace. L’objectif était double : on voulait éviter un désastre, et éviter les blessures. Quand des mecs manquent de sommeil, on peut blesser des gars. »

On est un potentiel candidat au Brennus

Vainqueur de Toulon (18-10), le club basque a terminé la saison à une historique quatrième place. Premier manager à qualifier l’Aviron pour la phase finale, Grégory Patat ne manquait pas d’ambition : « Nous sommes une équipe solide, qui sait encaisser les scénarios et qui est un potentiel candidat au Brennus. »

Avec une demi finale historique, Gregory Patat a cru au Bouclier

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Icon Sport – Icon Sport

Ce sont peut-être les Transformers

Particulièrement ému après la victoire des siens au bout de la prolongation (39-33) contre l’Union Bordeaux-Bègles, le manager toulousain Ugo Mola a rendu un homme appuyé à ses hommes et à l’institution qu’il représente. « Ce sont peut-être les « Transformers » (rires). Mais le problème, c’est qu’il y a vingt-six journées à se cogner. Je veux bien qu’on ait envie de ne jouer que les finales, mais il faut y arriver quand même. Je suis assez impressionné, encore une fois, par la capacité qu’on a eue à être dominants sur ce match. »