Exposer dans la nécropole des Alyscamps, un site aussi marqué par le passage du temps, ne pouvait inspirer à Jean-Pierre Formica autre chose que l’idée d’un cheminement. Un mot qui, selon lui, définit parfaitement son parcours artistique.

Pour chaque étape de cette déambulation proposée au visiteur, l’artiste s’est imprégné de son environnement, imaginant chaque œuvre de manière à ce « qu’elle fasse corps avec ce qui l’entoure, explique l’artiste de 79 ans, qui a travaillé depuis le mois d’octobre sur cette exposition.

Mais c’est la curatrice Florence Reckinger Taddeï qui en a trouvé le nom, « Pantha Rei », en référence à la formule du philosophe grec Héraclite signifiant « Toutes les choses coulent ».

Rien n’a été laissé au hasard

« Cela a été un travail laborieux. J’ai fat des maquettes, je suis venu l’hiver, avec les arbres dénudés. Ici, le paysage est fondamental et rien n’a été laissé au hasard, rembobine le créateur qui a enseigné pendant 35 ans à l’École nationale d’architecture de Paris-Val de Seine. Au-delà de l’esthétisme, tout élément de ce lieu est intéressant du point de vue de l’évocation qui émerge de cette pierre qui a été façonnée par l’homme, à un moment donné de l’histoire, avec toutes les souffrances et toutes les joies que cela raconte », explique Jean-Pierre Formica.

Des sculptures en terre cuite

Terres cuites brutes, polies ou émaillées, les sculptures du Gardois vivant et travaillant entre Arles et Paris, incarnent cette traversée du temps dont l’humain et la nature sont à la fois les témoins éphémères et la mémoire perpétuelle.