Le ministre du Commerce extérieur s’est félicité de l’unité affichée par les Européens pendant les négociations « compliquées ».

Laurent Saint-Martin à Buenos Aires, en Argentine, le 27 juin 2025. ( AFP / LUIS ROBAYO )

Laurent Saint-Martin à Buenos Aires, en Argentine, le 27 juin 2025. ( AFP / LUIS ROBAYO )

La France est prête à accepter une hausse légère des droits de douane américains « si et seulement si » les secteurs clés français -aéronautique, vins, cosmétiques- sont épargnés, a expliqué le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. Il a toutefois assuré que, « contrairement à ce qu’on aurait pu craindre », les Européens sont unis dans leurs négociations face à Washington pour trouver un accord.

Cette approche commune « servira pour la suite », notamment pour conclure « des accords commerciaux avec le reste du monde », a exposé le ministre sur

RTL

. « L’ambiance (des négociations), elle est compliquée depuis maintenant plusieurs mois », souligne-t-il, notamment parce que côté européen, « c’est la Commission qui, au nom de tous les États membres, doit (mener) cette négociation », alors que

chaque pays a « des intérêts prioritaires différents » à faire valoir.

« Nous pouvons considérer qu’une augmentation faible des droits de douane peut être acceptée si et seulement si, sur certains secteurs clés d’exportation européens, et notamment français –

je pense à l’aéronautique, à nos vins et spiritueux, à nos cosmétiques-

(les droits de douanes) peuvent être réduits », a détaillé le ministre du point de vue tricolore.

« C’est cela qui est encore en train d’être discuté » dans

les « dernières heures de discussions » avec les États-Unis

, selon lui, alors que l’administration américaine compte appliquer à partir du 1er août de vastes droits de douane.

Pas de « voix dissonantes »

Mais « vous n’aurez jamais vu pendant ces six mois, contrairement à ce qu’on aurait pu craindre au début de l’année, des voix dissonantes » dans l’Union européenne, a fait remarquer le ministre français.


« On ressortira avec une unité européenne qui servira pour la suite

et notamment pour aller chercher des accords commerciaux avec le reste du monde », a-t-il estimé.

« Il n’y a pas que les États-Unis dans la vie. On va aussi faire des accords commerciaux

avec l’Inde, avec la Malaisie, avec les Philippines, avec l’Indonésie, avec l’Australie

« , a poursuivi le ministre.

« Et peut-être avec l’Amérique du Sud si on arrive à faire évoluer, effectivement, l’accord » du Mercosur, poussé par l’UE mais qui ne convient pas en l’état aux Français qui déplorent l’absence de « protection » sur leur filière bovine, a dit Laurent Saint-Martin.

« Je reviens d’Amérique latine. J’ai eu la garantie côté argentin et brésilien qu’ils étaient d’accord pour discuter sur le principe d’un protocole additionnel avec la Commission européenne », a ajouté le ministre français, pour qui « la balle est dans le camp » de l’exécutif européen.