Cette famille niçoise n’en revient toujours pas. Ce dimanche 6 juillet, avec leurs trois bambins, ils décident d’aller profiter du centre aquatique du Mercantour Aquavallée, à Isola. « On y est déjà allé plusieurs fois, il y a des toboggans, c’est pratique pour les enfants », raconte le père de famille.

« Ma femme surveillait un de nos enfants, assise au bord de la piscine, les pieds dans l’eau, poursuit-il. Elle avait dans ses bras notre bébé d’un mois et quelques jours, qu’elle allaitait, couverte d’un voile qui ne laissait rien apparaître. »

C’est là que les ennuis commencent: un maître nageur du centre aquatique vient lui dire de bouger plus loin. « , et pour ne pas déranger, raconte le mari. On lui a demandé s’il y avait un règlement pour ça, il nous a répondu que le topless était interdit, et qu’il était également interdit de manger à la piscine… Donc que ça allait poser des problèmes, que les gens n’allaient pas comprendre, ou être gênés. »

Un problème de sécurité?

Sauf qu’en France, aucune loi n’interdit de nourrir son bébé dans des lieux publics. Alors, le maître nageur est-il allé trop loin, où y avait-il réellement un problème de sécurité?

Jean-Christophe Desens, directeur de la société d’économie mixte (SEM) des Cimes du Mercantour, en charge de l’exploitation d’Aquavallée, est clair: il s’agissait uniquement d’un problème de sécurité. « Allaiter est un droit fondamental, et c’est bien évidemment autorisé à Aquavallée, c’est tout à fait légitime de nourrir son enfant, réagit-il ce lundi 7 juillet 2025. Mais ce qui s’est passé dimanche, c’est que la maman avait les pieds dans l’eau, et il y avait des enfants qui jouaient à côté. Donc le personnel, bienveillant, lui a demandé d’aller un peu plus loin, uniquement pour des raisons de sécurité. Rien d’autre. »

Le papa, lui, n’est pas convaincu par cette version. « Il n’y avait presque personne dans la piscine lorsque ça s’est passé, le problème de sécurité était inexistant, insiste-t-il. Et ils nous ont dit que c’était une consigne de la direction, que les mamans devaient se mettre à l’extérieur pour donner le sein, pour ne pas gêner. Ma femme, elle, est encore marquée. Elle a été obligée de s’asseoir par terre dans un recoin pour allaiter. »