Par

Adrien Tisserand

Publié le

7 juil. 2025 à 20h46

Il était en détention provisoire depuis le 1er mai pour des faits remontant au 22 avril 2025. Ce soir-là, le prévenu, un homme âgé de 33 ans, aborde vers 22 heures un jeune homme de 19 ans à l’arrêt de bus des Deux Rivières à Rouen (Seine-Maritime) pour lui demander son âge. Il monte ensuite avec la victime dans un bus T3 jusqu’à Darnétal.

Il l’emmène de force

Il dépose ses courses dans le sac du jeune homme et continue à le questionner sur son genre et son orientation sexuelle, pensant que c’est une femme. Au tribunal de Rouen, la victime dit être vêtue d’un survêtement le soir de l’agression, ne laissant aucun doute sur le fait que c’était un homme. Il confirme aussi avoir précisé être homosexuel. 

Les deux hommes descendent au même arrêt. Le prévenu fait mine d’avoir besoin d’aide pour saisir le bras du jeune homme fermement et l’emmener de force jusqu’au domicile de son frère, chez qui il loge parfois.

Une violente agression filmée

S’ensuivent cinq minutes de marche durant lesquelles la victime cherche tous les moyens de s’échapper, prétextant devoir appeler sa mère. Les deux hommes entrent dans l’immeuble peu après 22h30. L’homme de 33 ans embrasse de force la victime sur la bouche et dans le cou. À l’audience, il reconnait « avoir touché le sexe de la victime », « avoir tenté de l’embrasser » et reconnait que la victime était non consentante mais il nie l’avoir agressé.

La victime commente des photos prises par une caméra de surveillance du hall de l’immeuble, pour reconstituer la scène. Il dit avoir « refusé plusieurs fois » lorsque l’homme lui réclame une fellation ou tente de le masturber. Il réussit finalement à semer son agresseur, sans qu’il n’y ait de coup porté, et dépose plainte quatre jours plus tard pour « viol ». 

La victime a eu la « peur de sa vie »

La défense de la victime réclame 5 000 euros de dommages et intérêts. Il explique que son client, un homme décrit comme « timide, gentil, propre sur lui », s’est senti « coincé, comme médusé » ce soir-là.

Face à lui, l’avocate du prévenu estime que « même les policiers qui ont vu les vidéos de l’agression ont eu un doute ». Pour elle, « la victime se laisse parfois faire, elle ne sait pas dire non ». Elle déclare aussi que le prévenu a pris conscience des faits reprochés et sait qu’il a « mal agi ».

Une peine d’avertissement

Le ministère public rappelle que le prévenu a été soumis à une expertise psychiatrique. Il a conclu « une immaturité et une absence de compréhension du consentement ». Il a estimé que les faits comportent un « caractère d’atteinte sexuelle par contrainte » et réclame 16 mois de prison dont huit mois ferme. 

En délibéré, le prévenu, disposant d’un casier judiciaire vierge, est reconnu coupable du délit d’agression sexuelle. Il écope d’un an de prison avec sursis. Il a également interdiction d’entrer en contact avec la victime pendant cinq ans, et doit lui régler 2720 euros de dommages et intérêts. Il n’a pas de sursis probatoire, pas d’obligation de soins ou d’inscription au Fijais (fichier des auteurs d’infractions sexuelles) puisqu’il est sans papiers et tenu de quitter le territoire français. 

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Cette peine est susceptible d’appel. Tout justiciable demeure présumé innocent tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées

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