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Un responsable américain a déclaré lundi qu’il était satisfait de la réponse du gouvernement libanais à une proposition de désarmement du Hezbollah, ajoutant que Washington était prêt à aider le pays à sortir de la crise politique et économique qu’il traverse depuis longtemps.
L’envoyé américain au Liban, Tom Barrack, s’est adressé aux journalistes après avoir rencontré le président Joseph Aoun et a déclaré que les parties américaine et libanaise s’étaient engagées à trouver une solution.
« Ce que le gouvernement [libanais] nous a donné, c’est quelque chose de spectaculaire en très peu de temps et d’une manière très compliquée », a déclaré Tom Barrack lors d’une conférence de presse au palais présidentiel, au sud de Beyrouth.
Washington exhorte Beyrouth à mettre en place des réformes économiques
Le mois dernier, l’envoyé américain a présenté aux responsables libanais une proposition visant à désarmer le Hezbollah et à entreprendre certaines réformes pour tenter de sortir le Liban de la crise économique qui le frappe depuis près de six ans.
Tom Barrack estime que le Liban devrait s’inspirer de la Syrie, en opérant les mêmes réformes économiques que le nouveau gouvernement de Damas a mises en place après la chute du dictateur Bachar al-Assad en décembre.
L’envoyé de Washington affirme que le président américain Donald Trump et les États-Unis sont prêts à aider le Liban à changer, alors que « le reste de la région évolue à grande vitesse », selon lui.
Un conflit de longue date
Les armes du Hezbollah sont l’un des principaux points de friction depuis qu’Israël s’est retiré du Sud-Liban en 2000, mettant fin à une occupation de 18 ans.
Les deux parties ont mené une guerre destructrice en 2006, qui s’est soldée sans victoire nette de l’une ou l’autre partie.
Le dernier conflit entre Israël et le Hezbollah a commencé un jour après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 contre le sud d’Israël et s’est intensifié en septembre, laissant le groupe soutenu par l’Iran gravement diminué et privé de plusieurs de ses dirigeants.
Depuis l’entrée en vigueur, en novembre, d’un cessez-le-feu négocié par les États-Unis, le Hezbollah a pratiquement mis fin à toute présence militaire le long de la frontière avec Israël, qui insiste pour que le groupe dépose les armes sur l’ensemble du territoire libanais.
Joseph Aoun a déclaré dimanche que le nombre de soldats libanais le long de la frontière avec Israël passerait à 10 000, ajoutant que seuls les soldats libanais et les forces de maintien de la paix de l’ONU seraient armés.
Nouvelles frappes israéliennes au Liban
Dimanche soir, quelques heures avant l’arrivée de Tom Barrack à Beyrouth, l’armée de l’air israélienne a effectué des frappes sur le sud et l’est du Liban, blessant neuf personnes, selon les médias d’État.
L’armée israélienne affirme que les frappes visaient des infrastructures du Hezbollah, des dépôts d’armes et des lanceurs de missiles.
Plus tôt dans la journée de dimanche, le chef du Hezbollah, Naim Kassem, a réitéré le refus du groupe militant de déposer les armes avant qu’Israël ne se retire de tout le sud du Liban et ne mette fin à sa campagne aérienne.
Le conflit entre le Hezbollah et Israël a fait plus de 4 000 morts au Liban et causé des destructions estimées à 9 milliards d’euros. En Israël, 127 personnes, dont 80 soldats, ont été tuées.
Depuis le cessez-le-feu de novembre, Israël a effectué des centaines de frappes aériennes sur différentes parties du Liban, tuant environ 250 personnes et en blessant plus de 600.
Israël conserve également cinq postes stratégiques à l’intérieur du Liban, dont il a refusé de se retirer au début de l’année.