Les adeptes des siestes lors des étapes du Tour de France ont peut-être trouvé leur Sainte Trinité, ce lundi. Une étape entre Valenciennes et Dunkerque toute plate, au lendemain d’un week-end qui a laissé des marques, pas d’échappée, un début de course couru à moins de 40 km/h. Le roupillon du début d’après-midi s’est vite transformé en sieste durable, où le filet de bave est même venu s’échouer sur le coussin du canapé.

Mais le voyage au pays des songes s’est brusquement stoppé à soixante kilomètres de l’arrivée, au niveau du sprint intermédiaire d’Isbergues, qui devait être le seul petit point d’excitation avant l’arrivée dans la cité de Jean Bart. Après avoir fait tournicoter leurs jambes pendant plus de cent bornes, les sprinteurs avaient envie d’en découdre pour marquer de gros points au classement du maillot vert, dominé par Jasper Philipsen.

« J’étais juste dans la roue de Milan »

Victorieux de la première étape et maillot jaune à Lille, le Belge était encore le grand favori pour le sprint prévu à Dunkerque. Sauf qu’il n’a jamais pu voir la ligne d’arrivée. Ni même celle du sprint intermédiaire, fauché en plein vol au moment de faire chauffer ses grosses cuisses à Isbergues. Celui qui a remporté trois étapes sur la Grande Boucle l’année dernière n’a pu éviter l’embardée de Bryan Coquard, déséquilibré lui-même par Lorenz Rex.

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Il n’a pas fallu bien longtemps pour comprendre que Jasper Philipsen, tombé au niveau de l’omoplate, le maillot déchiré, n’allait pas pouvoir continuer la course. Ses coéquipiers, à son chevet, sont repartis fissa et le Belge a vite été mis sur le bas-côté pour être vu par les médecins avant d’être emporté par une ambulance. Une action qui a valu au Français les remontrances très vertes de Jonas Rickaert, le coéquipier de Philipsen, énervé d’avoir perdu l’un de ses leadeurs.

Mais, dans les faits, Bryan Coquard est-il vraiment responsable de la chute de Jasper Philipsen ? « Sur le moment, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, a commenté le coureur de la Cofidis à l’arrivée. J’ai l’impression que Milan lance son sprint, peut-être que ma roue avant touche son dérailleur ou Rex qui me déséquilibre, je n’en sais vraiment rien, ce n’était pas mon intention de créer une chute, je ne voulais pas prendre de risque, j’étais juste dans la roue de Milan. »

Un enchaînement de petits détails

Jonathan Milan, deuxième à l’arrivée derrière Tim Merlier, était alors lancé pour le sprint intermédiaire par son coéquipier Simone Consonni (ancien de la Cofidis). Sauf que ce dernier, avec un petit coup d’œil derrière lui, a changé un poil sa trajectoire, ce qui a obligé Milan à se décaler un peu plus à droite pour le dépasser et donc Coquard à faire un petit écart pour éviter l’Italien. Mais avec un mouvement un peu brusque, le Tricolore s’est retrouvé à toucher l’avant du vélo de Lorenz Rex, situé sur sa droite, ce qui lui a fait complètement perdre les pédales, jusqu’à finir sur le cadre du vélo.

« Faire abandonner le maillot vert, ça ne fait pas plaisir, expliquait Coquard, très ému, les larmes aux yeux. Je tiens à m’excuser auprès de Philipsen, même si ce n’était pas volontaire [il le répète à plusieurs reprises]. Même si je ne suis pas un mauvais bougre, un mauvais garçon, ce n’est pas agréable. » Cédric Vasseur, le manageur de la Cofidis est même venu à sa défense, sur le plateau de France 2 après l’étape :

« « Bryan est complètement déstabilisé et est miraculé de rester sur son vélo. Il déchausse complètement dans ce mouvement et Philipsen est déstabilisé. » »

Un soleil pour Coquard à l’arrivée

Déstabilisé, Bryan Coquard l’a aussi été, dans une moindre mesure, après ce fait de course, dans les 60 derniers kilomètres qui amenaient les coureurs jusqu’à Dunkerque. On a vu le coureur de la Cofidis longtemps à l’arrière du peloton, en discussion notamment avec Julian Alaphilippe, sans doute pour revenir sur l’incident. Déstabilisé au point de ne pas savoir s’il allait se mêler de nouveau aux grosses cuisses pour l’emballage final.

« Je ne voulais pas vraiment faire le sprint final et je me suis remobilisé », a indiqué le Français. Et puis, nouvelle chute. Un peu derrière Tim Merlier et Jonathan Milan qui se battaient pour la victoire, Coquard a été pris dans un nouvel incident, dont il n’est en rien responsable, qui lui a fait faire un énorme soleil pour retomber sur le bas du dos. « J’ai mal partout », a-t-il confié. Vraiment une journée à oublier.