Elle a séduit autant qu’elle a divisé lors des auditions à l’aveugle. Théadule est l’une des candidates les plus haut en couleur de cette nouvelle saison de The Voice. Après avoir brillé lors des auditions à l’aveugle, en interprétant une version originale et envoûtante de Macumba, tube des années 80 signé Jean-Pierre Mader, elle a rejoint l’équipe de Florent Pagny. Un choix qui semble porter ses fruits puisque, samedi 12 avril 2025, à l’issue de l’épreuve des groupes. Puisque la chanteuse, membre de la troupe Molière, le spectacle musical, (dans laquelle elle joue Madame de Calvimont, Catherine de Brie et fait office de doublure de Marquise), a encore une fois remporté l’adhésion des juges. Elle revient sur son parcours pour Télé-Loisirs.

« Jean-Pierre Mader m’a dit qu’il trouvait ça bien » : Théadule revient sur sa version de Macumba dans The Voice

Télé-Loisirs : Voilà un mois que votre aventure The Voice a démarré. Est-ce que vous avez réalisé ?
Théa Anceau (Théadule) :
Un petit peu oui [rires]. Pour l’instant, ça n’a pas eu trop d’impact. Ça a rajouté un peu de personnes sur les réseaux sociaux. J’attends de voir et je profite de ce qui est et qui est à venir.

Pourquoi avoir opté pour une version personnalisée de Macumba et pas celle qu’on connaît depuis les années 80 ?
C’est un peu ma spécialité disons, de changer les chansons. Et comme je viens de la comédie musicale, mon attention est très portée sur les textes et ce qu’ils racontent. Parfois, quand j’écoute des chansons pop ou autres, je m’attarde sur les paroles et je me rends compte que parfois l’émotion qui ressort de ces paroles n’est pas forcément en adéquation avec celle que la musique donne. Venant de la comédie musicale, j’aime m’amuser à re-twister les chansons, je trouve ça très marrant à faire.

D’ailleurs, Jean-Pierre Mader a vu votre prestation et vous a félicitée. Avez-vous eu l’occasion de le rencontrer ?
C’est trop ouf ! Ça s’est arrêté à la vidéo qu’il a faite. Je trouvais que c’était déjà pas mal, je n’ai pas osé lui envoyer un message en privé. Mais déjà, j’ai trouvé ça incroyable parce qu’il aurait tellement pu ne pas le faire. Sa chanson, je l’ai transformée au mixeur et je l’ai repassée au four. J’ai reçu beaucoup de commentaires qui me disaient que j’avais dénaturé la chanson, que franchement je ne lui avais pas fait honneur du tout. Le fait d’avoir l’interprète original qui me dit que lui a aimé, c’était l’arme fatale contre tous les haters ! Si eux ont trouvé que j’avais dénaturé la chanson, je m’en fiche, parce que Jean-Pierre Mader m’a dit qu’il trouvait ça bien ! Ça m’a permis de prendre un peu de recul.

Théadule : « Je suis plus stressée pour Molière qu’avant de monter sur la scène de The Voice »

En plus de participer au programme, vous êtes toujours sur Molière, le spectacle musical. Ce n’est pas difficile de combiner toutes ces aventures ?
Je suis toujours sur Molière et en tournée. La comédie musicale, ce n’est que le week-end, donc ça va. Ça me fait des petites sorties ! Un peu loin et devant 8 000 personnes à chaque fois, certes.

Ça reste toujours aussi impressionnant de monter sur scène devant autant de personnes ?
Toujours. J’ai toujours beaucoup de stress. Je dirais que je suis plus stressée pour Molière qu’avant de monter sur la scène de The Voice. C’est un spectacle qu’on a joué 200 fois. Ça paraît énorme, donc on se dit qu’il n’y a plus de risques. Mais en fait, à force de jouer quelque chose, on devient un peu robotique. Il suffit que notre esprit s’absente une seconde de trop et la phrase nous échappe alors qu’on l’a répétée 170 fois.

Vous êtes très pétillante, très colorée et joyeuse, pourtant vous avez traversé des drames. Qu’est-ce qui vous donne cette force ?
L’acceptation. J’ai vécu tellement de choses terribles qu’à un moment j’ai dû trouver une raison de survivre : me dire que tout ça n’était pas arrivé par hasard. C’était pour me donner la force d’affronter des choses par la suite. Parce que c’était trop douloureux de me dire que tout me tombait dessus alors que je ne l’avais pas mérité. Je trouvais ça horrible. J’ai préféré me convaincre qu’il y a forcément un but et quelque chose derrière m’attend.

Théadule (The Voice, équipe Florent Pagny) évoque son trouble de la personnalité borderline : « Ça fait cinq ans que je suis sous médicaments »

Vous avez révélé être atteinte de trouble de la personnalité borderline. Est-ce que c’est un handicap au quotidien ?
Totalement. Ça fait cinq ans que je suis sous médicaments. Ça s’est arrangé grâce à ça. Mais de l’autre côté, j’ai l’impression d’être inadaptée à la vie avec les autres. Je suis trop spontanée, je dis trop ce que je pense. Ça m’a vraiment rendue inadaptée à la vie en société. Il y a certains codes que je n’ai pas. Donc forcément parfois, dans un monde artistique où il y a beaucoup d’ego, où tout le monde fait attention… Là, pendant l’épreuve des groupes, dès que je dois sociabiliser, c’est toujours un peu compliqué parce que je ne réfléchis pas avant de parler et parfois mes propos sont mal interprétés. J’ai l’impression d’être un peu handicapée dans ma vie. Je n’ai pas raconté tout ce que j’ai vécu, mais ça reste un trouble sévère. Je suis fière d’avoir réussi à avoir une vie équilibrée et d’avoir un métier. Il y a des gens qui ne sont pas capables de travailler, qui sont en clinique pour des années ou toute la vie. Je trouve que je ne m’en sors pas mal !

Est-ce que vous êtes bien entourée, suivie et traitée ?
Totalement. J’ai eu une psychologue, un psychiatre, pendant très longtemps. Et là ça va faire trois ans que je suis au CMP [Centre médico-psychologique, ndlr].

Pour en revenir au programme, avez-vous trouvé en Florent Pagny le coach et l’accompagnateur qu’il vous fallait pour avancer dans l’aventure ?
Il est comme on l’imagine [rires]. Il est très gentil, il a beaucoup d’humour. Il est investi et pas seulement spectateur. Il participe de façon vraiment active à notre aventure. D’avoir un regard bienveillant sur soi et se sentir considérée, c’est chouette.

« C’est toujours un peu crève-cœur » : les confidences de Théadule (The Voice) sur sa victoire pendant l’épreuve des groupes

Racontez-nous votre expérience de l’épreuve des groupes.
C’est le moment où la compétition s’est vraiment instaurée. Quand on a passé les auditions à l’aveugle, on s’encourageait tous, parce qu’en soi, ça ne changeait pas nos destins que le copain soit pris. Mais cette nouvelle épreuve est très dure. On doit créer un tableau à quatre, en sachant qu’il n’y en aura sûrement qu’un de pris. Forcément, même avec toutes les bonnes intentions du monde, il y a eu des moments de contradictions. Pour ne pas trop stresser, j’ai remplacé mon stress par de la bonne humeur. J’ai essayé de détendre l’atmosphère. Mais parfois, devant une audience très sérieuse, quand quelqu’un est très extraverti et n’arrête pas de faire des blagues, ce n’est pas toujours super bien vu. C’est un peu ce qu’il s’est passé ! J’ai eu un peu des difficultés à m’adapter aux gens et à cerner l’ambiance.

Vous avez été la seule de votre groupe à être repêchée dans cette nouvelle épreuve. Comment l’avez-vous vécu ?
Je ne m’y attendais pas du tout. Je m’étais auto-convaincue que ce serait bien. J’étais tellement heureuse, mais en même temps j’étais submergée. C’est tellement compliqué d’entendre son prénom quand on a donné notre vie avec trois autres copines et qu’on connaît leurs rêves… C’est toujours un peu crève-cœur. Ça a toujours un goût amer dans ce genre de compétitions.

Comment appréhendez-vous l’épreuve des Battles ?
C’est très impressionnant de se dire qu’on a une chance sur deux, ça devient plus concret qu’une chance sur quatre.